Wolkrange : il frappe sa compagne et invoque la légitime défense devant le tribunal
Un trentenaire de Wolkrange (Messancy) a été condamné par le Tribunal correctionnel d'Arlon pour coups et blessures envers sa compagne habaysienne. Les faits se sont déroulés le 21 décembre 2019 au domicile de la victime.
Publié le 09-01-2023 à 06h03
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Pour sa défense, l’homme a fait évoluer sa position, réfutant les faits dans un premier temps devant les enquêteurs, les justifiant par de la légitime défense dans ses réponses au juge André Jordant, lors de l'instruction d'audience, puis invoquant l'excuse de provocation par l'intermédiaire de son avocat. "Dans une dispute de couple, avait conclu Me Gaël Thiry, tout n'est jamais tout blanc ou tout noir. Nous sommes dans une zone grise où les torts doivent être partagés."
Le soir des faits, le couple était en goguette. Elle voulait rentrer se coucher, lui voulait prolonger la fête. Les amis avec qui ils ont passé la soirée étaient toujours présents au moment des faits et ont témoigné que les dénégations du Wolkrangeois ne tenaient pas la route: "Il est sorti de la salle de bain et nous a dit de ne pas s'inquiéter, que son amie avait tellement bu qu'elle faisait une crise de boisson. Or, il avait bu beaucoup plus qu'elle. La dispute s'est poursuivie dans la rue. Il l'a poursuivi alors qu'elle se rendait à la police accompagnée par un autre témoin."
Votre comportement est écœurant et nauséabond
"Vu les témoignages de tous les témoins, affirme les attendus du jugement, les photos prises par les verbalisants et les certificats médicaux attestant des blessures de la victime qui a obtenu un arrêt de travail, les déclarations du prévenu sont dénuées de toute crédibilité. Les excuses de légitime défense et de provocation ne tiennent pas la route. La violence conjugale ne peut être tolérée."
Me Dimitri De Coster, avocat de la victime, n'y est pas allé de main morte, pour stigmatiser la version du prévenu: "Ce que vous insinuez en justifiant votre comportement et en rejetant la responsabilité sur votre ex-compagne est une insulte au dossier. C'est écœurant et nauséabond."
Florence Ricci, représentante du ministère public, n'avait pas été plus tendre et avait requis dix mois de prison et 800 € d'amende, "vu qu'il n'y a aucune prise de conscience du prévenu."
Le Tribunal a déclaré les faits établis, mais a estimé, vu l'ancienneté des faits (due au prévenu qui a refusé toute médiation et a fait traîner les choses) et dans l'espoir de favoriser son amendement, qu'il fallait limiter la peine à 120 heures de travail et à une amende de 1 600 € avec un sursis de trois ans pour la peine d'amende à condition qu'il suive une formation Praxis favorisant une meilleure gestion de la violence.