Que reste-t-il comme crédibilité à Ousmane Sow?
Depuis son arrivée en Belgique, Ousmane Sow accumule les échecs. Licencié par La Louvière Centre en 2021, il a rebondi à Durbuy dans la foulée. Avec beaucoup de promesses, mais toujours aussi peu de résultats.
Publié le 09-01-2023 à 18h53 - Mis à jour le 09-01-2023 à 19h02
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Quel crédit peut-on encore accorder à Ousmane Sow et aux propos qu’il tient ? Libre à chacun de se faire un avis sur la question. Mais on peut se demander si le Franco-Sénégalais, qui s’exprime en long et en large dès qu’on lui tend un micro, est un dirigeant de club de football ou un comédien. Demandez donc aux supporteurs de La Louvière Centre ce qu’ils en pensent, eux qui ont vu débarquer Ousmane Sow, avec son lot de promesses, début 2020. " La Louvière Centre visera le top 5 en Nationale 1 " , annonçait-il alors. Le résultat ? Il sera éjecté du club en novembre 2021 avec un bilan catastrophique à tous niveaux. Les Loups étaient, alors, derniers de N1 avec quatre points en huit matchs. Dans la foulée de son C4, le Parisien intentera une action en justice contre le club hennuyer. Sans succès: il a été débouté par le tribunal.
D’Ousmane Sow, c’est peut-être Giovanni Fois qui en parle le mieux. En février 2022, dans une interview accordée à nos confrères de Nord Éclair, ce légendaire délégué des Loups (56 ans au club) ne pouvait retenir ses larmes en évoquant le passage d’Ousmane Sow à La Louvière: "Mes regrets ? La situation actuelle et ce qu’Ousmane Sow nous a fait miroiter. Il parlait beaucoup, mais ne tenait pas ses promesses. Le club est parti en cacahuètes. Pourtant, je vous avoue que j’ai vraiment cru à son projet. Nous sommes arrivés jusqu’à 500-600 jeunes et maintenant, nous en comptons environ 200. Les jeunes n’ont pas reçu leurs packs d’entraînement alors que les parents ont payé et que nous avons reçu la facture".
Mais un chat retombe toujours sur ses pattes et Ousmane Sow a rebondi à Durbuy, dans la foulée. Ses premières paroles, en mars 2022, furent les suivantes: "Mon objectif est de faire revenir les supporteurs au stade grâce à une équipe à laquelle ils pourront s’identifier". Non seulement les supporteurs ne sont jamais revenus au stade de Barvaux, mais, pire, le club en a été éjecté par la Commune. Quant à l’identité de l’équipe, qu’il voulait défendre, comment ne pas glousser aujourd’hui avec cette phalange composée à 90% de joueurs parisiens qui vont et qui viennent ? Parmi les joueurs qui ont commencé la saison, ils sont déjà cinq ou six à avoir quitté le navire. Sans parler du classement: Durbuy est bon dernier en D3 avec six petits points au compteur. En clair, qu’on le retourne dans n’importe quel sens, le "projet socio-éducatif" (rappelons que Marco Onesti, 48 ans, a dû dépanner plusieurs matchs entre les perches…) vendu par Ousmane Sow ne tient absolument pas la route et son bilan actuel entame, encore un peu plus, une crédibilité déjà bien écornée ces dernières années. Il nous paraît dès lors important de peser ses mots, excessifs à souhait, et de les nuancer.
"Les sales noirs, dégagez!". Ce sont les propos qu’Ousmane Sow prête à Samuel Bodet. Lui seul les a entendus. L’arbitre assistant, des supporteurs et des joueurs étaient, pourtant, très proches des deux bancs. Ce que tout le monde a vu, en revanche, c’est l’entraîneur durbuysien quitter sa zone pour venir menacer son homologue libramontois.
Loris Giuliano. Ousmane Sow prétend qu’avec l’audience du Youtubeur, présent dimanche avec son équipe de production, il pourrait faire couler Libramont. Il dit avoir des preuves de certains propos racistes, qu’il n’entend cependant pas diffuser. Bizarre, pour quelqu’un qui exhorte la Fédération de "frapper fort". Il prétend aussi que Loris Giuliano a été choqué par ce qu’il a entendu. Le Youtubeur avouait pourtant après la rencontre n’avoir rien entendu, ne justifiant son énervement que par la version d’Ousmane Sow, incontestable à ses yeux.
"François" Bracconi. Ousmane Sow présente l’entraîneur de Virton "François Bracconi" comme un "ami". Alors qu’il se prénomme… Christian.
Le match de Marloie. Ousmane Sow jure qu’il ne retournera pas à Marloie (match arrêté fin novembre) si le match devait être rejoué, question de principes. Avec tous les départs enregistrés depuis le début de saison, il aurait de toute façon bien du mal à avoir onze joueurs en ordre de qualification pour cet éventuel replay…
Guerre civile. "Que les gens continuent à éduquer leurs enfants à être racistes et il y aura une guerre civile !" À croire qu’il n’y a que des racistes en province de Luxembourg, et à Libramont en particulier. On se demande bien ce qu’Arnold Nkokolo fait dans ce club depuis autant d’années…
Projet "socio-éducatif". "Mes gamins veulent juste jouer au football", dit encore Ousmane Sow, qui parle depuis le début d’un projet "socio-éducatif". Sur les 14 joueurs présents sur la feuille de match dimanche, huit avaient plus de 23 ans… Peut-on encore parler de "gamins" et d’éducation passé cet âge ?