Hourlay: « Sauver ce qui peut encore être sauvé »
Alain Hourlay a accepté de reprendre son rôle de T2 à Givry, à condition de ne plus entendre parler une seule fois de Damien Raths. Givry - Meix/Virton : Samedi, 20 h
Publié le 07-01-2023 à 06h00
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Alain, alors que vous aviez jeté l’éponge en août, un peu dépité, vous voilà de retour à Givry. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
J’ai reçu un appel du président Aubry, puis du nouveau manager sportif, Daniel Closon. Ils m’ont demandé si cela m’intéressait de reprendre mon rôle de préparateur physique et T2 et je leur ai répondu que je ne fermais pas la porte si le projet était sérieux, si les bases étaient correctes. Nous nous sommes ensuite rencontrés et j’ai accepté de prendre part à ce nouveau projet. À une condition: que tous les liens avec Damien Raths soient rompus.
Vous aviez rapidement senti que le repreneur grand-ducal n’était pas fiable ?
Rapidement, non. Au tout début, on y croyait. Mais en juillet, le feu rouge s’est allumé. Les premiers contacts remontaient à janvier et, le jour de la reprise des entraînements, rien n’avait bougé. J’ai signalé, fin juillet, que Damien Raths n’avait pas encore mis 1 € dans le club. Et donc que le projet qu’il avait vendu au départ n’était plus du tout crédible. Que des paroles, aucun acte. J’ai donc pris la décision de partir et je ne le regrette pas vu qu’en cinq mois, rien n’a changé. Damien Raths n’aura jamais mis d’argent dans les caisses du club. Pire, il en a pris ! À travers la vente d’équipements notamment.
Givry s’est fait escroquer, selon vous ?
Je ne sais pas si on peut utiliser ce terme-là. Mais j’ai l’impression que le club s’est fait manipuler, oui. Quand Damien Raths a commencé à parler de structure professionnelle, je me suis dit que cet homme n’était pas sur la même planète que nous. Quand on a la tête sur les épaules, quand on est en phase avec la réalité, on ne peut pas annoncer cela en arrivant à Givry. Seul un affabulateur peut tenir de tels propos. Je suis d’ailleurs assez étonné que certains se soient laissé séduire par ce projet par la suite, mais ce n’est pas mon problème.
Vous l’aviez rencontré personnellement, Damien Raths ?
Oui, à deux reprises. La première, lors de la reprise des entraînements. En l’absence d’Éric Picart, qui était en vacances, il m’a dit qu’il comptait sur moi pour prendre le groupe en main, avec son relais Dimitri Voronov. Quelques jours plus tard, nous nous sommes revus en tête à tête. Il m’a demandé mes conditions et nous sommes vite tombés d’accord. Il a pris mes coordonnées pour m’envoyer la convention par mail. Je l’attends toujours. Et je n’ai plus vu Damien Raths par la suite.
Êtes-vous certain à 100% que les nouveaux investisseurs liégeois, représentés par Daniel Closon, sont plus fiables que Damien Raths ?
Je ne suis certain de rien, mais Daniel Closon me semble avoir la tête sur les épaules. Je le connaissais déjà un peu, pour l’avoir affronté quand il était joueur il y a 25, 30 ans. Il a aussi entraîné des clubs dans la région. Ce n’est pas un total inconnu.
Mais les investisseurs, eux, restent mystérieux…
Je n’ai pas discuté avec eux, mais je les ai croisés. Ils existent, c’est déjà cela. Daniel Closon m’a dit qu’ils cherchaient un club de nationale depuis un certain temps, soit en province de Liège, soit dans le Luxembourg. Quand ils ont appris qu’il y avait de l’eau dans le gaz avec Damien Raths à Givry, ils ont sauté sur l’occasion. Maintenant, est-ce que ce projet tient la route, est-ce que les engagements seront cette fois respectés, seul l’avenir nous le dira. L’objectif premier, c’est de sauver ce qui peut encore être sauvé. Le problème principal de Givry, aujourd’hui, ce sont les finances. Les joueurs n’ont pas reçu ce qui leur était promis au premier tour. Si on ne veut pas les perdre, il faut trouver une solution rapidement (NDLR, Daniel Closon affirme que les nouveaux repreneurs paieront les retards de « salaires » aux joueurs qui resteront).
Quid des ambitions sportives ?
L’objectif est de se maintenir en D3. Et de remonter si d’aventure Givry venait à descendre.
Vous serez l’adjoint de Farid Ferhi, un entraîneur parisien. Vous l’avez rencontré ?
Oui. Un homme très agréable, très convivial, qui fait preuve de beaucoup de souplesse. Je trouve son approche intéressante et j’ai senti les joueurs à l’écoute lors de la séance de reprise, lundi.
Quid du groupe ?
Nous avions une vingtaine de joueurs à l’entraînement durant la semaine. Je connaissais déjà une petite dizaine de visages: les Dufrasne, Karali, Body, Cleymans, Werard, Itoua… Parmi les tests, il y avait quelques joueurs vraiment intéressants. Mais est-ce qu’ils signeront, je n’en sais rien. Entre les impératifs administratifs et financiers, il reste pas mal d’inconnues. Je suis bien incapable, à l’heure actuelle, de jauger le niveau du groupe qui disputera le deuxième tour.
Vous pourriez, à nouveau, rendre votre tablier si vous trouviez ce projet à nouveau bancal, comme le précédent ?
J’espère bien terminer la saison avec Givry, mais compte tenu de ce qu’il s’est passé en 2022, je reste prudent. Je ne fais pas de projection à cinq ans et je ne me pose pas trop de questions. Le nouveau projet me semble plus sérieux, ma première impression est bonne, mais on verra comment cela se passe dans les prochaines semaines. Je ne suis pas pieds et poids liés au club de Givry.