D’Arnaud De Lie à Zorro Loyola, le résumé d’une année de sport luxembourgeois
On vous résume en 26 étapes, et autant de lettres de l’alphabet, l’année 2022 du sport luxembourgeois.
Publié le 27-12-2022 à 09h13 - Mis à jour le 29-12-2022 à 19h09
A comme Arnaud De Lie évidemment. Le gamin de Lescheret a crevé l’écran pour sa première saison chez les pros. Malgré plusieurs chutes, il a engrangé neuf succès et s’est déjà élevé au rang des meilleurs sprinters de la planète. L’Ardennais a notamment battu des coureurs de la trempe d’Arnaud Démare, Mark Cavendish, Sam Bennett, Giacomo Nizzolo ou Michael Mathews, rien que ça. Un bonheur ne venant jamais seul, son frère Axel a lui aussi décroché un contrat pour rejoindre les rangs de Lotto. Et puisqu’il est question de vélo, on rappellera aussi les performances en VTT de la Barvautoise Julia Grégoire, 11e à l’Euro, 13e aux Mondiaux pour sa dernière saison en juniores, avant de se voir offrir un contrat (sur route) chez les espoirs de Quick Step Soudal.
B comme buzz Comme celui qu’ont suscité quelques buts spectaculaires cette année. Notamment celui de Greg Molnar qui a donné la victoire à Habay à l’ultime minute face à Rochefort. Celui du Bastognard Guillaume Gruslin, auteur d’une frappe chirurgicale de plus de 50 m contre Chaumont. Ou encore le coup de tête à la van Persie du Libinois Théo Vanderheyden contre Rossignol.
C comme centenaire ou cata Parce que l’année du centenaire de l’Excelsior Virton aura aussi été sa plus navrante. 18 points sur un total de 30 matches en championnat, des transferts ratés à foison, des changements dans le staff et dans la direction, des assistances en baisse et, surtout, ce sentiment, que le matricule 200 suscite de moins en moins d’intérêt dans la province. Même les festivités prévues pour le centenaire n’ont pas été à la hauteur. Le match de gala ? Aux oubliettes. Le repas ? Annulé. Encore heureux que des supporters dévoués et d’anciens comitards ont unis leurs efforts pour mettre sur pied une forte belle exposition-souvenir.
D comme Dakar L’épreuve mythique des enduristes, à laquelle a participé le Bertognard Jérôme Martiny en janvier dernier, pour y décrocher une belle 31e place. Ce samedi, il prendra le départ de cette célèbre course pour la deuxième fois.
E comme échecs Pour Éric Picart qui a accumulé les mauvais choix cette année: passage de Givry à Rodange où il n’a pu éviter la relégation, retour à Givry pour quelques jours seulement (le temps de constater le manque de consistance du projet), puis départ à Freylange où les ambitions de titre ont laissé la place aux perspectives de relégation. Échec aussi pour Renaud Emond qui n’a pu s’imposer à Nantes (3 buts en 36 matches) et n’a pas trop réussi non plus son retour au Standard (18 matches, 3 buts et plus de trois mois à l’infirmerie). Les rumeurs évoquent d’ailleurs un départ durant ce mercato. Échec encore pour Hugo Siquet qui n’a jamais pu s’imposer à Fribourg depuis son arrivée en janvier (trois courtes apparitions seulement en Bundesliga). Un prêt est désormais à l’ordre du jour.
F comme Freylange L’argent ne fait pas le bonheur. Au niveau provincial, aucun club n’a mieux reflété cette expression que le club arlonais. Recrutement XXL, ambitions élevées et, cinq mois plus tard, un bilan catastrophique: un entraîneur limogé, des joueurs qui quittent le navire, des règlements de compte dans les médias et une relégation qui se profile de plus en plus.
G comme gymnastes Parce que notre province peut compter désormais sur quelques belles promesses de la discipline. Comme la Messancéenne d’origine roumaine Iris Feuerholz et la citoyenne d’Herbaimont Mina Laloy qui ont brillé aux championnats de Belgique chez les jeunes. Et surtout Aberdeen O’Driscoll, 12e des championnats d’Europe juniors à Munich. La Léglisienne, âgée de 16 ans, s’entraîne désormais avec les meilleures du pays à Gand et peut rêver d’aller aux Jeux Olympiques.
H comme haltérophilie L’une des deux disciplines de Manon Angonèse, lauréate cette année du Prix Serge Reding, décerné en hommage à celui qui a donné à ce sport ses lettres de noblesse dans notre province et dans l’ensemble du Royaume. Championne de Belgique de sa catégorie pour la quatrième fois, la Gaumaise a pris la 27e place aux championnats du monde, disputés à Bogota en décembre.
I comme incidents Les plus marquants cette année ont été ceux qui ont émaillé la rencontre de basket entre Neufchâteau B et Experience Charleroi. Les supporters carolos ont provoqué plusieurs arrêts du match (lançant notamment un pétard sur le terrain) ainsi qu’une grosse échauffourée à la fin de la partie. Il a fallu l’intervention de la police pour mettre fin à ces débordements. Conséquences de ces péripéties: match retour annulé, arrêt des play-off en R2 et les Chestrolais déclarés champions.
J comme Justin et Juliette Mahieu et Thomas, le couple gagnant de l’athlétisme. Le premier a battu le record provincial du marathon, que détenait Jean-Marie Ancion depuis 43 ans. Sa compagne, dont il est aussi l’entraîneur, s’est qualifiée pour les championnats d’Europe de cross en espoirs. Quelques mois plus tôt, elle avait remporté le titre national dans la même catégorie. Et parmi ses autres performances de l’année, on notera une médaille de bronze au championnat national de 10 km sur route, l’argent au championnat francophone sur 3 000 m et une médaille du même métal sur 5 000 m, lors des championnats de Belgique espoires.
K comme kilomètres Comme ceux qu’ingurgitent avec un appétit de plus en plus féroce les runneurs, traileurs, cyclistes, triathlètes et autres adeptes de défis sur longues distances. Ils sont de plus en plus nombreux sur nos routes ou dans nos forêts, à un point tel que même les inscriptions pour certaines épreuves deviennent des compétitions où il s’agit de figurer parmi les plus réactifs.
L comme Libramont Un triplé pour l’équipe de football (Coupe de la province, championnat de P1, Soulier d’or pour son attaquant Thomas Lefort), un triplé aussi pour le club de basket (succès en Coupe pour les messieurs, Coupe et titre en P1 pour les dames) et la première place en D2 nationale pour l’équipe de football en salle. En matière de sports collectifs, la cité ardennaise a été gâtée cette année.
M comme mérite Et le trophée provincial du même nom reçu par la nageuse Florine Gaspard après sa très bonne année 2021. Et la Bastognarde a largement confirmé en 2022, décrochant notamment 8 titres nationaux, la 11e place sur 50 m brasse au Mondial en petit bassin, la 17e en grand bassin et une finale européenne sur cette même distance.
N comme Naza Un des buzz de l’année assurément: en mai dernier, le rappeur français Naza (près de 2 millions et demi d’abonnées sur YouTube) a révélé qu’il allait soutenir Ousmane Sow pour son projet à la tête du club de football de Durbuy. De quoi attirer l’attention forcément. Bien plus en tout cas que les résultats du club famennois qui, avec ses joueurs recrutés essentiellement en région parisienne, n’a récolté que cinq points cette saison en D3. Ou quand Naza rime presque avec nada…
O comme Oguchi Onyewu Nommé secrétaire général de l’Excelsior Virton en août 2021 pour structurer et professionnaliser davantage le club, l’Américain n’a véritablement fait parler de lui qu’à son arrivée. Un peu plus d’un an plus tard, il était déjà parti, sans qu’on sache véritablement à quoi il a servi.
P comme promotions En basket, celles des Chestrolais ont marqué les esprits puisque l’équipe A et l’équipe B ont accédé à un échelon supérieur (respectivement D2 et R1), assortissant ce double sacre d’une victoire en Coupe de Wallonie. On soulignera aussi le titre des Arlonais qui ont créé la surprise en play-off de 1re provinciale. En futsal, Tintigny ne s’est pas contenté d’accéder pour la première fois en D3, mais y fait aussi la course en tête. Enfin, en volley, le Stabulois a rejoint la N3, mais y connaît des jours d’autant plus difficiles qu’il a dû s’accommoder du départ récent et inattendu de son entraîneur Nicolas Bodard.
Q comme Qatar Pays hôte de la Coupe du monde tout récemment. Et donc de deux de nos plus illustres représentants, Thomas Meunier et Timothy Castagne. Qui, pour la première fois, ont eu l’occasion d’être alignés de concert dans un grand tournoi. Pas sûr cependant qu’ils en garderont un souvenir impérissable…
R comme Raths Ou rat plutôt puisque le repreneur grand-ducal a quitté le navire de Givry après plusieurs mois de promesses non tenues. Désormais, ce sont des Liégeois qui sont annoncés à la barre pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être.
S comme sauvetages Et peut-être bien les actions les plus décisives de l’année. Celles des secouristes qui, en octobre, sont rapidement intervenus à La Louvière pour porter les premiers soins au pongiste melreusien Michaël Louche, victime d’un infarctus. Et celles des Compognards Angelo Longrillo et Stuart Lapraille qui ont ranimé le footballeur tennevillois Mathieu Leboutte, victime d’un arrêt cardiaque, à la mi-mars. Louche et Leboutte se portent bien désormais. En revanche, le pongiste Salmien André Burton a eu moins de chance. Il est décédé en plein match à Aye, malgré les premiers soins rapidement prodigués par deux kinés présents sur place.
T comme transferts Avant l’arrivée, toute récente, de Pelé Mboyo à Virton et le passage furtif de Steveen Langil à Longlier, d’autres transferts ont marqué les esprits cette année, dans le foot luxembourgeois. Et pas toujours avec réussite. Warlomont, Paquet, N’Diaye et Huberty n’ont pas permis à Freylange de côtoyer les sommets, loin de là ; Nicolas Prévot a quitté Mormont pour aller batailler pour le maintien avec La Roche et Raphaël Lecomte a essentiellement squatté l’infirmerie à Habay.
U comme Union Saint-Gilloise Celle d’Anthony Moris et Guillaume François. Qui a été tout près de décrocher un titre historique en D1 A en mai dernier, qui continue de jouer les premiers rôles en championnat et brille même sur la scène européenne. Et le gardien de but habaysien (qui a par ailleurs franchi le cap des 50 sélections avec le Grand-Duché) n’est pas pour rien dans ces brillants résultats. Il fait désormais partie des tout meilleurs portiers du pays.
V comme Vandaele Titre en P2, finale de la Coupe de la province avec Assenois, transfert à Libramont, en D3 : le jeune attaquant figure parmi les toutes belles révélations de l’année. Avec le Chaumontois Tom Marthus, le Marlovanais Victor Letêcheur ou l’équipe de Sart qui a remporté la 1re tranche en P1 là où la majorité des observateurs la voyait filer vers la P2.
W comme Watrin Records nationaux, titres nationaux, demi-finale mondiale, finale européenne sur 400 haies, podiums européen et mondial en relais. Le Gaumais a reçu le Spike d’argent récompensant le 2e meilleur athlète belge de l’année. On comprend aisément pourquoi.
X comme xénophobie Un match arrêté pour des propos racistes de ses supporters contre Durbuy. L’équipe de football de Marloie, qui réussit une belle campagne sur le plan sportif, se serait bien passée de ça. Tout comme de cet épisode rocambolesque des lignes trop larges face à Sprimont ou d’une stressante panne d’éclairage contre Meix. Mais comme ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, on peut attendre un beau 2e tour de sa part.
Y comme yo-yo La spécialité cette année du ROC Meix en matière émotionnelle : un titre en P1 qui lui semblait promis, mais lui échappe in extremis avant un rattrapage magistral au tour final, puis un début de saison plutôt inquiétant avant une évidente montée en puissance. L’année 2023 des Mauves sera-t-elle aussi mouvementée ?
Z comme zorro Celui qui signe son nom à la pointe de son épée. Notre Zorro à nous, c’est Neisser Loyola. L’épéiste arlonais d’origine cubaine gravit les échelons à vitesse grand V, au point de se retrouver au 14e rang mondial de sa discipline. Après avoir décroché cette année une médaille de bronze au championnat du monde, après avoir empoché une 6e place au championnat d’Europe et après avoir battu le champion olympique Romain Canonne.