Quand Robin ressort du bois
Arnaud Robin s’est imposé au cross d’Arlon. Le Florenvillois désormais domicilié à Longeau n’apparaît plus qu’épisodiquement dans les labourés. Et il a pris goût au marathon.
Publié le 13-12-2022 à 11h02 - Mis à jour le 13-12-2022 à 13h33
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Si le cross long masculin du challenge provincial a régulièrement perdu en intérêt ces dernières années, au contraire des catégories jeunes nettement plus fournies, celui qui a été disputé ce dimanche à Arlon a tout de même permis de vivre une intense bagarre entre Charles Van Hees, Vincent Michotte, Maxime Demars, Yohan Fortin et celui qui a finalement émergé, Arnaud Robin. À 34 ans, le sociétaire de l’AC Dampicourt montre ainsi qu’il est toujours dans le coup, même s’il s’exerce moins qu’avant.
Arnaud, cela fait quelque temps qu’on ne vous avait plus vu dans les labourés ?
Cela devient épisodique en effet. La dernière fois, c’était au championnat provincial l’hiver dernier, où j’avais pris la 4e place. Cette fois, Basile Meunier tenait à y aller et voulait que je l’accompagne. Comme j’habite Longeau et que je savais que Vincent Michotte, athlète du club organisateur, serait là, c’était une occasion de situer mon niveau. Et puis, j’ai toujours aimé les cross. Durant deux ou trois ans, je suis même allé en faire en France, je m’étais affilié à l’US Toul, histoire aussi de découvrir d’autres circuits, et j’étais parvenu à me qualifier pour la finale du championnat de France en 2018. Il y a énormément de monde et rien que se hisser jusqu’au rendez-vous final, c’est déjà costaud.
Et ça change des cross en Luxembourg où les seniors sont de moins en moins nombreux…
Oui. Mais ce dimanche, c’était une chouette course, une belle bagarre entre 4 ou 5 athlètes qui pouvaient prétendre à la victoire. Paradoxalement, j’ai eu du mal à suivre le train durant les deux premiers des cinq tours, puis j’ai trouvé le bon rythme et j’ai attaqué dans le troisième. Je ne pensais pas finir devant.
On vous verra au championnat provincial fin janvier ?
Ce n’est pas encore sûr, mais il y a de bonnes chances, oui.
Avec l’ambition de remporter le titre ?
Ce serait chouette, je n’ai jamais été sacré en seniors. Mais il faut avouer que ce n’est pas simple quand vous vous retrouvez à la lutte avec des Jean-Pierre Weerts ou des Jonathan Dekeyser. Maintenant, cela va dépendre de la concurrence. Si des garçons comme Corentin Louis ou Nicolas Navet sont présents, monter sur le podium sera un bon résultat. Quoi qu’il en soit, je suis déjà content du niveau que j’ai retrouvé.
Du foot en réserves
Les saisons précédentes ont été difficiles ?
Il y a le boulot (NDLR: ingénieur conseil au Grand-Duché), la vie de famille (il est papa de deux garçons, âgé de 3 ans et de 6 mois) et j’ai aussi connu quelques problèmes de dos. Alors que je m’étais beaucoup investi, les résultats ne suivaient plus. Il y a eu un petit ras-le-bol. Je continuais à courir et parallèlement, je jouais au foot, en réserves à Marbehan puis à Arlon. Début 2021, je suis assez bien revenu dans le coup. J’ai bouclé le marathon Nice – Cannes en 2 h 47.
Votre premier ?
Le premier que je terminais (rires). Précédemment, à Rotterdam, j’avais arrêté à cause de mon dos et à Metz, en 2019, j’ai dû stopper après 36 km en raison d’une hypoglycémie. Après Nice-Cannes, la forme était là, mais par périodes seulement. Aux Forges cette année, par exemple, j’ai fini 8e alors que j’aurais peut-être pu prétendre au podium. J’ai pris un peu de repos, d’autant que notre 2e enfant allait bientôt naître, j’ai refait une base d’entraînement et depuis lors, j’essaie de rester régulièrement à quatre ou cinq séances hebdomadaires. C’est moins qu’avant, lorsque je montais parfois jusqu’à dix, mais j’ai d’autres priorités et je n’ai plus la motivation pour en faire davantage. Et je suis content de mon niveau actuel.
On vous verra encore sur piste ?
C’est très occasionnel. J’ai fait un 5 000 et un 10 000 ces derniers mois parce que l’occasion se présentait. Mais je privilégie plutôt les courses sur route. L’essentiel, c’est de prendre du plaisir. Et j’ai dans l’idée de refaire un marathon. Un par an, ce serait bien.
Avec une ambition chronométrique ?
Un temps de 2 h 38 me paraît envisageable. Peut-être pas dès le prochain, mais je dois pouvoir y arriver.