Justin Mahieu : « J’étais convaincu que je ne ferais plus de marathon »
Dimanche, à Valence, Justin Mahieu a amélioré de 40 secondes le vieux record provincial de Jean-Marie Ancion. Avec un chrono de 2 h 13.34.
Publié le 05-12-2022 à 08h59 - Mis à jour le 05-12-2022 à 19h35
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Justin, le voilà donc ce record provincial que vous espériez. Comment avez-vous vécu cette course de Valence où vous finissez à la 40e place ?
Tactiquement, tout s’est déroulé au mieux. Je me suis retrouvé dans un groupe de sept ou huit coureurs où se trouvait la favorite de la course féminine et elle bénéficiait du travail d’un ou deux lièvres. Et 20 m devant, il y avait une voiture qui lui indiquait les temps de passage. Comme l’allure me convenait, pour moi, c’était parfait. Après 35 km, elle a commencé à ralentir un peu et je sentais que j’en avais encore sous la pédale. J’ai donc relancé, avec trois ou quatre coureurs. On a bataillé et j’ai terminé fort, même si j’étais au bord de la rupture. Le dernier kilomètre en 3’01. Mon deuxième semi aura été plus rapide que le premier. Et il y a ce record provincial au bout. À l’arrivée, c’était beaucoup d’émotion.
Les conseils de Jean-Marie Ancion
Quand vous êtes passé sur le billard voilà un an environ, pour soigner une inflammation du talon, vous y songiez encore à ce record ?
En un an, mon avis a changé. Dans ma tête, après cette opération, j’étais convaincu que je ne ferais plus jamais de marathon. Pour tout vous avouer, j’ai rencontré pour la première fois Jean-Marie Ancion (NDLR: l’auteur du record précédent, battu en 1979) au printemps, à l’occasion de la sortie du livre sur Basile Meunier. Il m’a suggéré de ne pas abandonner cette idée. Quand j’ai amélioré mon record sur 10 km route (NDLR: début août), je me suis dit que j’avais bien progressé en vitesse et que ça me donnait peut-être de bonnes chances. J’ai alors entamé une préparation spécifique pour le marathon et j’ai vite senti que j’avais la caisse nécessaire pour faire quelque chose. Restait à bénéficier de bonnes conditions pour battre ce record. À Valence, c’était parfait: pas de vent, 15 ou 16 degrés en fin de course et une grosse ambiance. On avait l’impression d’être sur une arrivée d’étape au Tour de France. J’ai envoyé un petit message à Jean-Marie Ancion après la course.
Et désormais, vous en ferez encore ?
Oui, un tel chrono vous booste forcément. Je vais essayer aussi de battre mon record sur semi-marathon. J’espère que ma performance me vaudra quelques invitations sur l’une ou l’autre course. En tout cas, si je veux encore faire mieux, je vais privilégier un rendez-vous qui amène autant de monde qu’à Valence et ses 30 000 participants. Vous n’imaginez pas le bazar que cela crée en ville. C’est assez génial de vivre un tel événement.