Valère Hustin a changé de cap
Cinquième du cross court à Roulers, l’athlète gaumais, à 29 ans, a changé de club, d’entraîneur et même de discipline.
Publié le 01-12-2022 à 11h47 - Mis à jour le 01-12-2022 à 15h51
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Valère Hustin, après votre 8e place sur le cross court à Mol (6e Belge), vous avez fini 5e de la Cross Cup à Roulers, à 8 secondes du vainqueur Stijn Baeten. À l’instar de Juliette Thomas, vous espériez une qualification pour le prochain championnat d’Europe ?
Oui et non. Les deux premiers étaient qualifiés et je n’en suis pas si loin, effectivement, mais je n’en avais pas fait un véritable objectif, même si c’est une petite carotte, parce que je suis occupé à me préparer progressivement. En attendant, je suis très content de ma course, je me suis bien donné. J’ai d’ailleurs mené sur la majeure partie du parcours. Certes, je l’ai payé lors de l’emballage final, mais pour émerger, il aurait fallu que je sois beaucoup plus fort que les autres.
Si vous aviez opté pour une autre tactique, vous auriez pu finir dans le top 2 ?
Peut-être, mais si cela avait été le cas, je ne suis pas sûr que quelqu’un aurait mené le train. L’an passé, Pieter-Jan Hannes avait l’habitude de le faire et il ne restait que les meilleurs dans son sillage, mais il est passé sur le long cette année. Quoi qu’il en soit, je suis content. L’an dernier, je m’étais préparé bien plus durement et à mi-course, je n’arrivais pas à suivre. J’ai l’impression d’être dans le bon.
Parlons dès lors de cette préparation. Qu’est-ce qui change ?
J’ai allégé un peu le programme. Mon coach m’a dit que je ne pouvais pas performer du 1er décembre au 1er mars et encore enchaîner avec la piste derrière. L’an passé, je me suis un peu éparpillé. Cette fois, je ne ferai pas d’indoor en hiver et je me concentrerai sur la Cross Cup, avec l’objectif d’être en bonne forme pour le championnat francophone et le national.
Vous avez changé d’entraîneur et de club cette saison. Pourquoi ?
Je suis passé de Waremme à Seraing pour une question de proximité avant tout, puisque je réside et travaille au Sart-Tilman. Quand j’allais courir dans les bois par là, je rencontrais souvent des athlètes serésiens. Et je suis entraîné par Pieter Desmet désormais (NDLR: après Thomas Vandormael). J’avais envie de connaître autre chose et Pieter, c’est un ami de longue date. Il s’occupe déjà de quelques autres athlètes.
3 000 steeple
Sous sa houlette, vous avez aussi opté pour une disciplie qui vous était aussi inhabituelle jusqu’ici…
Le 3 000 m steeple en effet. L’idée m’est venue cet été. J’en ai fait à Ninove, en juillet et j’ai réussi un chrono de 8.46.66. Pour une première, ce n’était pas si mal. Je crois que c’est bien de varier les plaisirs, de s’offrir de nouveaux challenges. Quand j’en ai parlé à Pieter (NDLR: deux fois champion de Belgique dans cette épreuve), il m’a dit que c’était une bonne idée, qu’il aurait moins aimé si je lui avais parlé de 5 000 ou de 10 000 m.
Comme Julien Watrin auparavant, vous passez donc sur les haies, mais sur une distance plus longue.
C’est un peu ça. Et c’est un peu la même distance qu’en cross court. Je ne tire aucun plan sur la comète. J’en disputerai quelques-uns et on verra ce que ça donnera. Mais je suis confiant. Je ne travaille la technique de passage des haies que depuis cinq ou six semaines, à raison d’une fois par semaine, et il y a déjà de beaux progrès. Au début, par exemple, je ne savais attaquer les haies que de ma jambe droite. Désormais, je sais le faire aussi avec la gauche.
Vous abandonnez le 1 500 ?
Non, j’en ferai encore. Je ne veux pas rester sur la frustration de cet été. J’ai couru en 3.43.28 (NDLR: son record personnel, établi en mai, à Oordegem), mais je sentais à l’entraînement que je valais mieux que ça. Je n’ai pas sorti la bonne course au bon moment.
Plus de récupération
Et les méthodes d’entraînement sont fort différentes de celle qui étaient les vôtres précédemment ?
La différence, c’est que c’est plus progressif. Pour l’heure, outre la technique des haies, je travaille essentiellement sur des sprints courts et de l’endurance un peu plus rapide. Rien entre les deux. J’ai aussi diminué un peu le volume. Jusqu’ici, je m’exerçais une dizaine de fois par semaine, je suis descendu à sept out huit séances. J’accorde un peu plus d’importance à la récupération. On verra si ça me réussit. En tout cas, pour l’heure, je me sens bien.