Thomas: un Euro pour sa dernière en U23

Juliette, une telle performance pour votre tout premier cross de la saison, on imagine que vous êtes comblée. Et surprise aussi ?

Me qualifier pour l’Euro, c’était l’objectif, mais j’avoue que je ne pensais pas finir en tête. Et encore moins 5e chez les seniores, même si je savais que j’étais en forme. Peut-être qu’elles n’étaient pas dans un grand jour, mais j’ai tout de même devancé des filles telles que Nina Lauwaert, Chloé Herbiet ou Sofie Van Accom qui était devant moi lors de mes cross précédents.

Vous vous êtes alignée sans avoir pris part à une seule autre épreuve dans les labourés cette saison. Cela ne créait pas un peu d’appréhension ?

Si, j’avais peur de ne pas me qualifier. Mais ça s’est bien passé. J’étais dans le contrôle sur la première moitié de course car je craignais un peu de me cramer, mais je ressentais de très bonnes sensations et j’ai donc accéléré progressivement. Il fallait gagner ou bien figurer parmi les quatre premières en espoires, à condition que l’écart entre la première et la quatrième ne dépasse pas 55 secondes. Il y en a eu 54, nous serons donc quatre Belges pour cet Euro U23 (NDLR: Juliette Thomas, Annelies Nijssen, Roxane Cleppe et Jana Van Lent).

Vous avez connu un petit coup d’arrêt en octobre. Cela ne vous a pas inquiétée dans la perspective de cet Euro ?

Non, pas trop. J’ai pris une semaine de repos en raison d’une petite douleur au pied, mais avant tout par précaution. J’ai enchaîné les fractures de fatigue auparavant ( NDLR: dont une qui lui a valu presque deux mois d’arrêt au printemps dernier), donc je me montre prudente.

Qu’est-ce qui vous permettait alors de penser que vous étiez en forme avant Roulers ?

Mes performances à l’entraînement. Je réussis des chronos proches de ceux qui étaient les miens lorsque j’ai battu mon record sur 10 km fin janvier (NDLR: 33.27). Quand j’ai repris après ma blessure au printemps, je faisais de bonnes séances d’entraînement, mais je ne réussissais pas les chronos attendus. Sans être spécialement inquiète toutefois, je savais qu’il me faudrait du temps après autant de repos forcé.

Il s’agira de votre premier Euro en cross, après celui que vous avez disputé sur piste à Tallinn, qu’en attendez-vous ?

En termes de classement, rien de particulier dans la mesure où je ne connais pas le niveau de mes adversaires. Je veux surtout prendre du plaisir et emmagasiner de l’expérience. Apprendre à gérer une course de ce niveau.

Un top 6 au général

Ce sera votre dernier cross en U23. Après cela, on vous verra sur les autres épreuves de la Cross Cup cet hiver ?

Oui, j’ai prévu de les disputer avec un objectif au classement général et au championnat de Belgique. Ma 5e place à Roulers a boosté ma confiance. Si je peux finir dans le top 6, je serai contente.

On vous verra en salle ?

Non, ce n’est pas ma tasse de thé. Il y a aura en revanche des courses sur route à mon programme. Normalement à Trêves le 31 décembre, puis à Valence le 15 janvier.

Qu’est-ce qui vous plaît sur la route ?

C’est moins monotone que sur piste, surtout quand on fait des longues distances.

Et on peut obtenir quelques primes au passage ?

(Rires) Effectivement. Ce n’est pas énorme, mais cela peut aider pour acheter du matériel par exemple.

En 2023, vous espérez franchir un palier supplémentaire ?

J’ai déjà eu le sentiment de passer un cap avec cette 5e place à Roulers. Dans un premier temps, j’espère refaire des chronos similaires à mes 33.27 sur 10 km. Mais je ne pense pas encore à tout ça. D’abord Turin !

Euro U23 sur piste, Euro U23 en cross, vous rêvez d’un championnat d’Europe en seniors ?

Pas encore. Les critères de sélection sont relevées tout de même. Sur 10 000 m, c’est proche des 32 minutes (NDLR: 32.20 pour l’Euro disputé à Munich cet été). On verra comment je progresse dans les mois à venir avant d’y penser vraiment.

Pour en revenir au cross, vous avez déclaré, après votre succès à Roulers, que cela restait votre discipline de cœur. Pourquoi ?

Parce que j’aime l’ambiance de ce genre de compétition. En Cross Cup, il y a du monde autour du parcours. Et vous n’êtes pas sans cesse concentré sur le chrono. Sur piste, si vous avez prévu tel et tel temps intermédiaire, vous vous posez plein de questions quand ce n’est pas le cas. En cross, on court un peu plus à l’instinct.