Dalil (Athus) a découvert les bons côtés du Qatar : "Une vraie ambiance de fête dans les stades, autour et même en ville"
Présent à Doha depuis l’ouverture de la Coupe du monde, l’Athusien Dalil Massaud évoque la face visible de l’événement.
- Publié le 28-11-2022 à 06h00
- Mis à jour le 28-11-2022 à 11h23
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Dalil Massaud aime le foot, mais jusqu’ici, ce sont les phases finales de championnats d’Europe et les matches de qualifications qu’il privilégiait pour suivre les Diables rouges. Toutefois, lorsque les Diables du Condroz, groupe de supporters dont il fait partie avec son frère, lui ont proposé de les accompagner au Qatar pour une dizaine de jours, cet Athusien âgé de 49 ans depuis samedi, et employé dans une banque grand-ducale, n’a pas hésité. Présent depuis le match d’ouverture, celui qui est connu aussi dans le monde du poker (près de 170 000 dollars de gains en tournoi) ne tire que des conclusions positives de ce déplacement que beaucoup n’ont pas voulu faire.
1. Non au boycott "Comme beaucoup, j’estime que ce n’est pas à quelques semaines du début de ce Mondial au Qatar qu’il fallait s’interroger sur son bien-fondé. Quand j’ai reçu cette opportunité, je ne me suis pas posé de questions, mon choix a été guidé par l’envie de participer à ma première Coupe du monde. Sur place, je dois vous avouer qu’on se préoccupe plus de l’ambiance et des matches qu’autre chose. Sans pour autant oublier toutes les dérives de cette organisation."
2. Ouverture grandiose "Une telle cérémonie d’ouverture en live, c’est quelque chose. Tout était grandiose avec des sons et lumières de haut vol, la musique, la présence de Morgan Freeman. Le match (NDLR: Qatar – équateur), ce n’était pas une affiche de rêve, mais comme on avait reçu des billets, on n’allait pas s’en priver. Ce qui m’a le plus marqué, c’est le départ de tous ces supporters qataris à 0-2."
3 Polémiques moins ressenties "On ne ressent pas toute cette agitation quand on est sur place. C’est via la presse qu’on a découvert ces polémiques concernant les maillots, les brassards ou certaines couleurs qui ne pouvaient être affichées. En fait, c’est de l’interdiction des boissons alcoolisées autour des stades dont on a le plus entendu parler. Pour le reste, en partant, il y avait déjà pas mal de règles, de mesures qui étaient connues, on n’a pas tellement été surpris."
4 Des bénévoles tous les deux mètres "Ce qui m’a impressionné le plus, c’est l’organisation. Je n’ai jamais vu ça. Des milliers de bénévoles sont aux petits soins pour nous. Pour nous diriger dans les métros, pour l’arrivée au stade, il y en a tous les deux mètres (rires). Et on sent que tout a été réglé au millimètre. Un ancien collègue, qui habite désormais à Doha, m’a confirmé que de gigantesques travaux ont été réalisés au cours de ces dernières années et que ce n’est que quelques jours avant le début que tout a été terminé. En termes de sécurité aux stades, ce n’est pas mal non plus. Un premier contrôle où l’on présente une sorte de visa que l’on devait demander avant d’arriver sur le territoire, des portiques comme dans les aéroports et un deuxième contrôle avec le billet d’entrée."
5 Deux hommes main dans la main Estimée à trois millions d’habitants, la population du Qatar ne se compose que de 300 000 véritables Qataris. Les autres sont originaires de pays comme l’Inde ou le Pakistan. "Et ce sont ces derniers qu’on voit le plus autour de l’événement puisqu’ils sont souvent engagés par l’organisation. Ils participent avec un large sourire, un sourire qui n’est pas feint. Franchement, on devine leur bonheur de vivre ce moment. On retrouve aussi pas mal de familles qui viennent assister aux rencontres. Pour le reste, la vie semble normale pour les autochtones. On croise pas mal de femmes en ville avec leurs enfants. Certaines sont voilées, d’autres pas. Et on a croisé deux hommes, des Indiens, main dans la main dans le centre de Doha. Et ils n’avaient pas l’air de se cacher…"
6 Deux cents "vrais" Belges "Les Diables ? Vous avez vu le match comme nous. Quelle catastrophe ! On espère que le niveau sera meilleur face au Maroc (NDLR: cette interview a été réalisée samedi), sans quoi, ce sera compliqué pour passer les poules ou les huitièmes. On a essayé de mettre l’ambiance, mais nous n’étions que 200 vrais Belges. Les autres que vous voyez aux quatre coins du stade avec notre drapeau national, ce sont des locaux qui ont reçu des drapeaux de l’organisation. À la fin de la rencontre, malgré leur prestation, les joueurs sont venus près de notre petit groupe pour nous remercier. Un chouette moment et un bel échange avec eux."
7. Aucun regret "Je n’ai aucun regret, vraiment. Je savais partiellement à quoi m’attendre et je ne suis pas déçu. On a la météo avec nous, les amis, il flotte un air de vacances avec la mer juste à côté. En plus de ça, on est en mode foot avec la chance d’avoir tous les stades dans un rayon de 20 km autour de Doha, ce qui évite les longs déplacements. Et je le répète, il y a une vraie ambiance de fête que ce soit dans les stades, autour et même en ville."
Un budget entre 5 et 6 000 €
Tout le monde n’a pas la chance de faire partie des privilégiés invités par les organisateurs. Dans ce cas, il faut délier les cordons de la bourse. «Pour une dizaine de jours sur place, mes dépenses vont se chiffrer entre 5 et 6 000 €, précise Dalil Massaud. L’avion me revient déjà à 1400 €. On a pris une chambre à quatre, à 500 € la nuit. Pour ce qui est des places, je n’en n’avais pas achetées lors de la mise en vente initiale, je suis donc passé par le site de revente et les matches des belges me reviennent à 200 €/pièce. J’ai réussi à obtenir un ticket pour Brésil - Serbie à 150 €. Pour le reste, je l’avoue, je ne me prive de rien. On va au resto, on va boire un coup. Dans la fan zone, le demi-litre de bière est à 17 €. Même si c’est un budget important, c’est une expérience que j’avais envie de vivre et je peux vous assurer que je n’ai aucun regret jusqu’ici.»
Ambiance dans la fan zone
Endroit incontournable de cette Coupe du monde : la fan zone où se croisent des milliers de supporters pour suivre les matches et faire la fête. «Un lieu de passage obligé, assure l’Athusien. On peut y suivre tous les matches pour lesquels on n’a pas de billets et il y règne une ambiance incroyable. Toutes les nationalités sur un seul site qui doit être aussi grand que le parking C du Heysel. L’alcool y est autorisé, mais il n’y a pas que ça. On y retrouve le merchandising complet de la Coupe du monde, un musée et le club des supporters belges y a aussi un stand. J’y ai croisé des supporters sans billets, qui voulaient seulement vivre l’ambiance de ce rendez-vous.»
Pas de hooliganisme
Aucun fait de hooliganisme n’a été à déplorer jusqu’ici. « La convivialité est incroyable. On fraternise, on chante, on danse, on fait des photos avec tout le monde. Aucun débordement et je pense que c’est en partie dû au fait qu’il y a beaucoup moins d’alcool.» Peut-être aussi parce que les tarifs ont freiné quelques habituels trublions…
«Climatisation bienvenue»
La climatisation dans les stades a largement fait débat. «Quand vous êtes sur place, avec une température extérieure de 30 degrés, vous n’êtes pas mécontent de la voir redescendre», assure pourtant Dalil Massaud. En matière environnementale, c’est autre chose…
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