Khemais, après un an sans jouer
Arrivé à Virton juste avant la reprise du championnat, Rayanne Khemais a signé une première titularisation
- Publié le 15-09-2022 à 19h04
- Mis à jour le 16-09-2022 à 16h45
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Du Gard à la Gaume en passant par Tunis. Même s’il a évolué dans trois pays et sur deux continents, Rayanne Khemais, à 24 ans, est loin de faire partie de ces bourlingueurs du football qui changent de club comme de studs. La carrière de ce défenseur franco-tunisien respire même plutôt la stabilité jusqu’ici.
Originaire d’Uchaud, petite ville au sud du Gard, il y a fait ses débuts à cinq ans avant d’intégrer le centre de formation de Nîmes. Où il s’est hissé jusque dans l’antichambre de l’équipe fanion, alors en Ligue 1. "Je me suis entraîné deux ans avec le noyau pro, précise celui qui portait alors le brassard de l’équipe B, mais la concurrence était vive. J’étais le 5edéfenseur central et je n’ai été repris qu’une fois sur le banc, pour un match de Coupe de la Ligue."
En 2018, il a donc jugé utile d’aller prendre du temps de jeu ailleurs. Et, pour l’occasion, de se replonger dans ses racines (son père étant tunisien, sa mère marocaine). Il a donc rejoint le Stade Tunisien, club de l’élite là-bas. Pour une période de trois ans, qui a bien commencé, avec de régulières titularisations, mais qui s’est mal terminée, avec un conflit financier pour lequel la FIFA a finalement tranché en faveur du joueur.
Eymael comme coach
"Les clubs tunisiens paient bien… quand ils paient, sourit le néo-Virtonais, débarqué en Gaume début août, quelques jours avant le match contre le RWDM. Il y a eu un changement de président à l’aube de la saison 2021-22 et c’est après que ça s’est gâté. J’ai fait la préparation, mais je ne percevais plus mon salaire. À la veille du championnat, j’ai décidé de porter plainte."
Il n’a dès lors plus été appelé pour jouer. Tandis que son coach, à peine arrivé, était débarqué lui aussi, sans en connaître les véritables raisons. Ce coach est loin d’être un inconnu chez nous, puisqu’il s’agit du Liégeois Luc Eymael, qui a officié par le passé à Arlon et Sart, ainsi qu’à Virton et Athus comme gardien. "Je ne savais pas qu’il avait joué ici, avoue Rayanne Khemais. J’ignorais d’ailleurs tout de Virton. C’est mon agent qui a envoyé mon CV à l’Excelsior et j’ai été invité à deux jours de test. J’avais d’autres touches, en France, en Tunisie et même dans le Golfe, mais ma priorité était de revenir en Europe. Les deux jours de test m’ont convaincu en même temps qu’ils ont convaincu le club. J’arrive dans un chouette groupe et j’aime ce côté coin tranquille, tout près de la France en plus. Outre les objectifs collectifs, ma priorité est de retrouver du temps de jeu et du plaisir."
Il faut dire que ces dernières années ont été loin de ressembler à un fleuve tranquille pour lui. Entre un championnat perturbé par le Covid, une blessure à la cheville (un mois et demi d’absence), ses soucis financiers et six mois sans club. "Dans le conflit qui m’opposait au Stade Tunisien, le verdict n’est tombé que le 31 janvier, dernier jour du mercato, précise ce droitier qui culmine à près d’1,90 m. Trop tard pour trouver un autre club. J’ai donc suivi une préparation individuelle dans le Gard, en m’entraînant aussi avec deux petits clubs du coin. Mais c’était dur de rester sans compétition, de voir les copains jouer sans pouvoir m’aligner."
Avant Arquet, quatre ans sans marquer
Au total, il est donc resté plus d’un an sans jouer. Et s’il ambitionne désormais de le faire le plus possible, à Virton, il débarque tout de même dans un noyau qui compte une demi-douzaine de joueurs susceptibles d’évoluer en défense centrale (Cassaert, Remy, Masangu, Spago, Droehnle et lui). " Mais je ne suis pas quelqu’un qui recule devant les défis et la concurrence est vraiment saine ici", dit-il.
Propre à la relance, bon dans les duels, bien placé, l’ex-Nîmois a en tout cas montré face à Genk qu’il faudra compter avec lui. Et pour sa première apparition officielle, en Coupe de Belgique, face à Arquet, il avait même secoué les filets. "Mais ça, c’est un domaine où je dois progresser, termine-t-il. Avec ma taille, je dois pouvoir marquer davantage sur les coups de pied arrêtés qui sont si importants dans le foot."
Il est vrai que pour trouver trace de son précédent but officiel, il faut remonter au 11 août 2018 et à un match avec Nîmes B en National 2, face à Bergerac.