Simon Grégoire, le coureur solitaire
Comme sa sœur cadette Julia, le Barvautois Simon Grégoire, 24 ans, se distingue sur route et en VTT.
Publié le 18-06-2022 à 06h00
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Simon Grégoire, en mai, vous avez remporté, en catégorie open, les quatre étapes, et forcément le classement général, du Belgian Mountainbike Challenge à La Roche. Est-ce là votre résultat le plus significatif?
Plus que ce succès en open, c’est ma 6eplace au classement scratch, impliquant donc aussi les élites, qui m’a ravi. Gagner en open, vu la concurrence présente, je vais dire que c’était normal. Mais généralement, dans ce type d’épreuve, le premier en open se retrouve vers la 20eplace au scratch, donc 6e du général, c’est beaucoup plus marquant en effet.
Vous avez devancé à cette occasion des garçons qui figuraient dans les 20premières places UCI. Vous avez l’impression de détenir la forme de votre vie?
Non, je pense simplement que ma progression est assez linéaire. Ma 12eplace au Big Roc Marathon d’Houffalize, une course UCI, s’inscrivait dans cette lignée aussi.
Ces résultats ne vous donnent pas envie de demander autre chose qu’une licence amateur?
Non, pas le moins du monde. J’ai mon boulot (NDLR: il est kiné à LaRoche et Barvaux) et je dois avouer que cela ne me plairait pas trop de rouler sous la pression du résultat. Vous savez, je suis loin de m’entraîner comme un pro, avec des capteurs ou tout ce genre de choses. Je ne fais évidemment pas n’importe quoi, mais je m’exerce davantage au feeling.
Même pas de plans d’entraînement?
Pas spécialement, non. Ou vaguement alors, comme récemment parce que je voulais arriver en belle forme à La Roche. Je me base sur les connaissances que j’ai acquises dans le domaine de la préparation, via mes études de kiné ou par ma propre expérience. Cela fait tout de même quelques années que je roule.
Vous avez débuté quand en fait?
Vers 15ans, quand mon père, qui était mécanicien automobile, a ouvert un magasin de vélos. Je roulais déjà un peu, des sorties VTT le dimanche, mais je m’y suis mis alors de manière plus assidue.
Et avant cela?
Du foot à Oppagne. Avec des garçons comme Charles Godelaine, Mathys Raskin, Valentin Pirson et Eddy Raskin comme coach. Je me débrouillais plutôt bien, comme attaquant ou médian. Si mes souvenirs sont bons, j’ai même été capitaine de l’équipe.
Pourquoi avoir arrêté alors?
L’ambiance générale du foot, avec ces rouspétances sur les arbitres, des parents qui râlent aussi, j’en avais assez. Et puis, je dois dire que je suis assez solitaire. Donc, les sorties à vélo, c’est parfait pour moi. Je m’entraîne de temps à autre avec ma sœur, mais le plus souvent seul et cela ne me dérange nullement. Dans la vie, je suis également célibataire (rires). Et ce n’est peut-être pas plus mal parce qu’avec le boulot et mes longues sorties à vélo (NDLR: environ 20000bornes par an), je n’aurais pas beaucoup de temps à consacrer à une compagne.
Préférence pour la route
Route et VTT, comme votre sœur Julia, vous pratiquez les deux. Avec une préférence pour quelle discipline?
La route, clairement. Je ne m’entraîne d’ailleurs pas énormément à VTT. Quand j’ai arrêté le foot, c’est sur la route que j’ai disputé mes premières compétitions. Le VTT, en matière d’organisation, c’est bien plus contraignant. Pour préparer une course, il faut penser à plein de choses, notamment pour ce qui concerne l’aspect mécanique. De ce côté, on est plus relax sur route. Et la récupération est plus aisée aussi. En VTT, vous devez encaisser les chocs notamment. Si vous roulez le dimanche, il faut quasiment attendre le mercredi pour être totalement remis.
Votre sœur brille dans les deux disciplines, vous vous débrouillez plutôt bien aussi: la course à vélo, c’est quelque chose d’inné chez les Grégoire?
Pas du tout. Quand j’ai débuté, j’étais même mauvais, je manquais de puissance en raison d’un développement physique assez tardif. Mes parents ne sont pas doués non plus. Ma sœur est une exception dans la famille. Moi, j’ai progressé parce que je me suis entraîné assidûment. Je dirais même que le Covid a favorisé ma progression parce que j’en ai profité pour m’exercer beaucoup, même si les compétitions étaient annulées. J’arrive à bien combiner travail et entraînement. Durant mes études à Liège, c’était un peu plus compliqué.
Une wild card pour le Mondial amateurs
Votre terrain de prédilection, c’est lequel?
Les parcours vallonnés, assurément. Avec mon gabarit (NDLR: 65kg pour 1,83m), cela ne surprendra personne. J’aime quand ça grimpe. Mais je ne me rends pas spécialement à l’étranger pour ça, même si j’ai déjà gravi des cols comme le Ventoux. De toute façon, dans la région, je suis servi avec des côtes comme à La Roche, Stoumont ou La Gleize.
Pour finir, quels seront vos objectifs cet été?
La Vélomédiane, où j’ai fini 3een 2019 et 10el’an passé. Et, j’espère, le championnat du monde pour amateurs, à Trente le 18septembre. Je n’étais pas disponible pour les épreuves de qualification organisées dans les Vosges et au Luxembourg, mais j’ai lu que la Fédération offrait des wild cards. Je vais introduire ma candidature; avec mes résultats, je pense être repris. Vu que ça se déroulera dans une région montagneuse, cela devrait me convenir.