Arnaud De Lie: «Pour l’instant, je ne me vois pas autre part»
Et de quatre pour Arnaud De Lie ! Mais le récent vainqueur du GP Marcel Kint, qui se sent bien chez Lotto, compte bien ne pas en rester là.
Publié le 01-06-2022 à 06h00
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Arnaud, quatre mois chez les pros et quatre victoires déjà. Difficile de rêver mieux?
Je suis très content, évidemment. N’était mon abandon à Dunkerque, tout se passe le mieux du monde au cours de cet apprentissage chez les professionnels. Mais ne me demandez pas une cote, le bulletin, on en parlera un peu plus tard (rire). Allez, on fera le point après le championnat de Belgique, fin du mois.
Cette lourde chute dans le sprint aux Quatre Jours de Dunkerque, heureusement, n’a pas porté à conséquence. Même si on vous a vu parfois moins rayonnant par la suite?
C’est vrai que je n’étais pas au mieux dans l’une ou l’autre course. J’en ignore les raisons. Au Circuit de Wallonie, par exemple, je vous avoue que j’étais à la ramasse. Le jour sans par excellence. Peut-être aussi l’accumulation de côtes. Mais le passé, c’est le passé. C’est sûr qu’à Dunkerque, je trouvais un terrain idéal, mais au final, l’équipe y réalise un super truc avec Philippe Gilbert.
Quel que soit le sprint, vous tenez à le remporter. Par deux fois, à Anvers et à Veenendaal, vous terminez dans la roue de Gerben Thijssen. Vous avez savouré votre revanche dimanche au GP Marcel Kint?
Je ne parlerais pas de revanche. Plutôt d’impatience. Ça faisait tout de même quelque temps que je n’avais plus gagné (rire). Mais d’un autre côté, je savais ce qu’il fallait rectifier si j’arrivais au sprint. J’ai commis des erreurs dans mon positionnement. Il m’est aussi arrivé d’être trop isolé.
Il faut tout de même un certain temps pour créer des automatismes.
Dans ce contexte, l’arrivée chez Lotto-Soudal de Reinardt Janse Van Rensburg constitue une réelle bénédiction. Le Sud-Africain a tout pour tenir le rôle d’un Michael Mørkøv chez Quick-Step?
Ah, celui-là, il est génial! Il possède la science pour diriger la manœuvre. Dimanche, il a été tout bonnement phénoménal. Avec lui, j’étais dans un fauteuil. Ajoutez à cela le fait que nous n’en étions qu’à notre quatrième course commune. Il faut tout de même un certain temps pour créer des automatismes. Vous parliez de Gerben Thijssen. Chez Wanty, cela fait déjà quelques mois qu’il peut s’exercer avec son train.
Visiblement, le vôtre se met lui aussi doucement en place?
J’en suis très reconnaissant envers la direction. Avec Cedric Beullens, Brent Van Moer, Florian Vermeersch et Reinardt Janse Van Rensburg, on commence vraiment à trouver nos marques, mais ne tirons tout de même pas trop vite des conclusions. Même dimanche, nous avons commis des erreurs (rire).
Quel est votre scénario idéal?
L’équipe n’a nul besoin de prendre la course en main. Moi, j’attends juste de pouvoir sortir de ma bulle à 1 km de l’arrivée et d’avoir encore un équipier devant moi à l’entame du dernier virage.
D’ici le championnat de Belgique, j’essaierai de claquer une cinquième victoire.
Avec une telle entrée en matière, le regard des autres a-t-il changé dans le peloton?
Oui, bien sûr. Je sens bien qu’on me prend plus au sérieux. En règle générale, les concurrents sont très fair-play et sympas. Mais j’entends aussi quelques critiques. La jalousie est aussi présente. J’ai entendu dire que je serais dangereux au sprint. C’est la vie… On réglera ça sur le vélo.
Depuis le début de saison, il est aussi systématiquement question des classements UCI avec une équipe Lotto-Soudal qui lutte pour sa survie dans le WorldTour. Certains évoquent déjà un transfert pour Arnaud De Lie…
(Il coupe). Lotto n’est pas encore relégué. Et j’espère bien qu’il n’en sera rien. Si cela devait se produire, forcément, on se mettra à table avec la direction, mais une chose est sûre: pour l’instant, je ne me vois pas autre part. Ils me font confiance depuis 2019. Ils me suivent et me soutiennent, ils investissent dans mon train.
Les suiveurs évoquent aussi le championnat de Belgique, à Middelkerke. Vous ferez partie des gros favoris…
J’aime ce type de compétition, mais un championnat, c’est toujours une loterie. Et ce n’est que dans un mois (le 26 juin). D’ici là, j’essaierai de claquer une cinquième victoire. Pourquoi pas à la Heistse Pijl samedi, au Tour du Limbourg lundi ou au Hageland le 11 juin?