Virgil, le barista, va retourner en D3
Virgil Stouvenaker, ancien joueur de Virton et de Givry, a remporté les lauriers avec le Léopold Uccle en P1 Brabant. Et s’apprête à rejouer au niveau national.
Publié le 09-05-2022 à 11h39 - Mis à jour le 09-05-2022 à 14h57
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Virgil Stouvenaker joue toujours au football. Et plutôt bien même, puisqu’il a pris une part active dans le titre remporté par le Léopold Uccle en P1 du Brabant cette saison. Révélé à Virton – où il avait notamment disputé cinq rencontres et inscrit un but lors de la saison du titre en D3, en 2012-13 - passé ensuite dans les rangs de Givry, il avait donné l’impression de se distancier progressivement du football ensuite. Au gré d’abord d’un périple d’un an et demi au Canada, puis d’un changement d’orientation professionnelle puisqu’il est devenu barista dans la capitale en 2020. On l’a recroisé il y a peu, au hasard d’une agréable troisième mi-temps vécue dans l’antre de l’Union Saint-Gilloise qui venait de terrasser son voisin anderlechtois.
Virgil, vous avez donc repris du service à Uccle. Racontez-nous comment vous êtes arrivé dans ce club?
En fait, en 2020, j’ai changé de boulot. Je travaillais auparavant dans la comptabilité, en Belgique et au Grand-Duché, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. J’ai alors suivi une formation de barista (NDLR: spécialiste de la préparation du café) durant une semaine à Rome, puis j’ai rejoint Bruxelles où j’ai directement été engagé dans un bar à café. Là, je viens de changer de boîte il y a quelques semaines, mais je reste dans le même domaine. Je travaille pour une société de torréfaction qui exploite également un bar à café dans le centre de Bruxelles. Je suis devenu un vrai passionné, j’adore aussi le contact avec les gens.
Un bar à café et la boulangerie-pâtisserie de vos parents à Martelange, cela pourrait faire une belle association, non?
C’est vrai, c’est un truc que je pourrais proposer à mes parents, d’autant que cette culture des bars à café se développe de mieux en mieux. Mais moi, je ne reviendrai pas dans la province. J’ai encore envie de voyager, de découvrir d’autres endroits. Et ma compagne encore plus. Elle, c’est dans le domaine des cocktails qu’elle s’est spécialisée.
Et côté foot?
Quand je suis arrivé à Bruxelles, j’avais encore envie de jouer, mais je n’avais aucun contact. J’ai envoyé plusieurs mails à des clubs pour proposer mes services et le Léopold Uccle m’a sollicité.
Un bon choix apparemment?
Tout à fait. Déjà, ce n’est pas très loin de mon domicile, une vingtaine de minutes avec les transports en commun. Puis il y a de belles installations, un club bien structuré, un bon coach et en plus, on remporte le titre pour ma première saison complète là-bas puisque celle de 2020-21 a été rapidement interrompue.
On dit fréquemment que la P1 Brabant est plus relevée que celle du Luxembourg. Vous confirmez?
Oui et ceci dit sans dénigrer le foot luxembourgeois bien sûr. Mais il y a ici pas mal de joueurs qui sont passés par des centres de formation comme ceux d’Anderlecht ou du RWDM. Des gars qui jouent aussi en salle à un haut niveau. La division est dès lors très technique.
On dit aussi que la P1 brabançonne est plus rémunératrice qu’ailleurs. C’est exact?
Très honnêtement. Cela varie selon les clubs. D’après les chiffres que j’ai pu entendre, il y a aussi des clubs luxembourgeois qui ne se défendent pas mal dans ce domaine (rires).
Le doublé raté de peu
Et ce titre, il a été conquis de haute lutte?
Oui. À quatre journées de la fin, il y avait encore cinq équipes qui pouvaient y prétendre et nous étions troisièmes. Mais notre calendrier final était un peu plus facile. Nous visions le haut du tableau en début de saison, puis le titre est devenu un réel objectif au fil des semaines.
Vous jouez toujours arrière gauche?
Oui, ça n’a pas changé. Et j’ai disputé la plupart des rencontres comme titulaire. J’en ai manqué deux ou trois au début de saison car je souffrais du Covid. Cette campagne aurait été parfaite si nous n’avions pas perdu la finale de la Coupe provinciale contre Lasne, disputée sur la pelouse du RWDM. C’était un peu comme le récent Union – Bruges. Nous avons dominé, mais Lasne a été plus efficace.
Parlons-en de l’Union. On vous a vu au Parc Duden pour la venue d’Anderlecht. Vous êtes devenu supporter des Saint-Gillois?
En fait, c’était la première fois que je m’y rendais. J’y suis retourné contre Bruges et je verrai aussi le match contre l’Antwerp. C’est une chouette ambiance, très familiale.
Et cela vous a donné l’occasion de recroiser Thomas Meunier…
Avec grand plaisir d’ailleurs. Nous étions équipiers à Virton, nous faisions même assez régulièrement la route ensemble. Il n’a pas changé, c’est le même Thomas Meunier que j’ai connu à Virton.
Vous allez donc retrouver le niveau national la saison prochaine? Cette D3 ACFF que vous aviez déjà connue avec Givry?
Effectivement. J’ai prolongé récemment. Le seul petit regret, c’est que nous allons probablement être versés en série A. J’aurais préféré la B avec les clubs luxembourgeois, histoire de revoir quelques figures connues.
Givry va aussi retrouver la D3 à condition que les Canaris inscrivent bien une équipe. Votre avis sur ce qui s’est passé là-bas ces derniers mois?
C’est triste et je le regrette pour les gens qui sont encore là et s’investissent dans ce club. Mais n’était-ce pas un peu prévisible? Quand j’y étais encore, il y avait déjà quelques tensions entre la famille Laforge et le comité. Et Philippe Huberty commençait déjà à évoquer son départ. Tout ce qu’il a fait pour ce club est magnifique, mais il fallait bien se douter qu’il ne resterait pas éternellement et on n’a peut-être pas suffisamment anticipé son départ.