Malia Jacquemin, graine de championne
Championne de Belgique de cross en cadettes, prometteuse aussi en triathlon, Malia Jacquemin, 13 ans de Jamoigne, peut nourrir de belles ambitions.
Publié le 11-04-2022 à 06h00
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Début mars, Malia Jacquemin, athlète de l’AC Dampicourt, qui fêtera ses 14ans en octobre, est devenue championne de Belgique de cross en cadettes. À l’issue d’une course qui en dit long sur sa rage de vaincre.
Malia, un mois après votre sacre à ce championnat national, vous en êtes encore un peu étonnée?
Oui, parce qu’à la base, je venais pour tenter de faire un Top10.
Vous aviez pourtant remporté le championnat francophone un peu plus tôt. Cela n’avait pas élevé vos ambitions?
Non, parce que j’étais 7ede la course si mes souvenirs sont bons (NDLR: 5een fait, catégories 2007 et 2008 confondues). Je pensais que, comme à Hannut, plusieurs athlètes flamandes finiraient devant moi.
Mais vous sortiez du Covid quand vous vous êtes alignée à Hannut?
Et d’une petite blessure au genou, oui. C’est vrai que j’ai beaucoup mieux couru à Bruxelles.
Et quand avez-vous pris conscience que vous pouviez gagner?
À la fin. Un groupe de dix coureuses s’est formé dès le départ, puis il a diminué au fil de la course et à chaque fois, j’accrochais. Jusqu’à ce qu’on se retrouve à deux seulement. J’ai pu émerger dans la dernière ligne droite.
C’est donc aussi une victoire au mental? Vous êtes une sportive qui ne lâche pas facilement prise?
Oui, on peut dire ça.
Et ça fait de vous une mauvaise perdante?
Un peu, oui (NDLR: «Dans tous les jeux en fait, intervient sa maman. Il faut voir les jeux de société à la maison, c’est souvent épique…»).
Ce titre national a changé quelque chose dans votre approche de l’athlétisme?
Cela donne confiance bien sûr. Mais déjà depuis quelque temps, je prends ce sport plus au sérieux. Avant, ce n’était qu’un jeu. Maintenant, j’ai plus d’ambitions.
«Pour rigoler, je dis à mon père que je vais faire mieux que lui»
Votre papa aussi a été champion de Belgique, en juniors. Cela vous arrive d’en parler?
Un peu, oui. Il me donne de bons conseils. Pour rigoler, je lui dis que je vais faire mieux que lui.
Il est allé aux championnats du monde tout de même…
Je sais et ça me plairait de faire pareil. Je vise haut. Comme beaucoup d’athlètes, je rêve des Jeux olympiques. Et du VanDamme aussi. J’y suis allée une fois, j’ai beaucoup aimé l’ambiance.
Depuis quand êtes-vous consciente que vous avez des capacités?
Peut-être depuis mon premier cross, en benjamines1. J’avais fini 4e. Je crois que j’ai bien progressé depuis lors. Je m’entraîne davantage. Deux fois en natation pour le triathlon, avec Régis Lacourt, trois fois en course, avec Éric Louis ou mon père.
Et pas à vélo?
Pas trop, mais je vais m’y mettre un peu plus. Le triathlon, c’est encore un peu un jeu, un loisir pour moi. En triathlon, je suis encore en phase de découverte. C’est différent en athlétisme.
Un loisir où vous espérez quand même décrocher un trophée ou l’autre cette année, non?
Il y a les championnats de Belgique dans un mois et demi. J’aimerais finir dans le Top5. J’ai terminé 8elors des deux éditions précédentes.
Parce que vous étiez un peu à la traîne en natation, non?
C’est vrai. Je n’aimais guère nager. Comme je ne maîtrisais pas bien les mouvements, ça ne me plaisait guère. J’avais un programme d’entraînement, mais j’avoue que je m’y tenais rarement. Maintenant, je suis plus à l’aise dans l’eau et j’y vais avec davantage de plaisir. On verra ce que ça va donner au championnat.
Pour en revenir à l’athlétisme, si vous brillez en cross, on ne vous voit pas trop sur piste. Pourquoi?
J’avoue que je préfère le cross. Avec les dénivelés, les parcours qui diffèrent, cela m’apparaît moins monotone. Jusqu’à l’an passé, je ne faisais pas trop attention à mes chronos sur piste. Mais j’ai disputé un 1000m et j’ai amélioré mon meilleur temps de 9secondes. Forcément, cela vous booste pour vous entraîner, même si j’ai le sentiment que je pourrais en faire plus. Parfois, j’ai encore du mal à me dire qu’il faut que j’aille courir… Maintenant que je suis en cadettes, je vais découvrir de nouvelles distances, comme le 1500 qui, je pense, me convient bien. Plus tard, j’aimerais essayer le 3000 steeple.
Et vous avez un modèle en athlétisme?
J’aime bien Julien Watrin. En fait, je ne regarde pas énormément l’athlétisme à la TV, sauf quand il y a des Belges en compétition.