Antoine Adam était essoufflé en allant du divan au frigo
Recruté par Gouvy au printemps, Antoine Adam voit enfin le bout du tunnel. Son embolie ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Jodoigne - Gouvy : Samedi, 20 h
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Publié le 09-10-2021 à 06h00
Il avait fait le buzz bien malgré lui, en mai dernier. Même Yves Van Laethem s’était penché sur son cas!
Touché par le Covid début avril, vacciné le 1er mai, Antoine Adam avait été victime d'une embolie pulmonaire cinq jours plus tard. Le début d'un long chemin de croix dont il commence seulement à voir le bout: il a participé à son premier entraînement collectif il y a dix jours. «Mais je suis toujours sous anticoagulant jusqu'au 30 octobre donc je dois éviter les têtes et les contacts, glisse-t-il. Cela fait néanmoins un bien fou de pouvoir retoucher le ballon. Quand le médecin m'a annoncé, en mai, que j'allais devoir rester six mois sans jouer, j'ai pris une sacrée baffe. Apprendre cela à une semaine de la reprise des entraînements en sachant qu'on était déjà à l'arrêt depuis sept mois, ce fut dur à encaisser.»
«Marre de faire de l’athlétisme»
En l'espace de quelques jours, Antoine Adam a eu l'impression de prendre 60 ans dans la tronche. Ses capacités respiratoires n'étaient plus celles d'un jeune sportif de 25 ans (26 désormais), mais celles d'un nonagénaire asthmatique fumant un paquet de cigarettes par jour. «J'ai dû tout stopper pendant un mois, raconte-t-il. Au début, j'étais essoufflé rien qu'en allant du divan au frigo. Après un mois, mes t-shirts commençaient à devenir vraiment serrants, donc il était temps de reprendre (rires).»
Début juillet, sa condition physique est celle d'un joueur de réserve et non d'un milieu de terrain de Division 3. «J'essayais de courir 45 minutes sans m'arrêter. Je montais à 160, voire 170 pulsations en courant à 7 km/h, confie-t-il. Enfin, courir, c'est un grand mot. Si j'allais moins vite, je reculais.»
Après avoir travaillé le fond pendant un mois, Antoine Adam est passé aux intervalles. Ce qui lui a permis, au fil des semaines, de retrouver un peu de tonus. Son cœur et ses poumons sont cependant encore loin de pouvoir supporter 90 minutes à ce niveau. «J'ai gagné 3 ou 4 km/h par rapport à juillet et j'ai perdu autant de kilos, dit-il. J'espère grappiller du temps de jeu à partir de novembre, avec l'ambition d'être prêt à démarrer un match après la trêve. Mais je sais qu'il y a encore beaucoup de boulot. Je n'ai quasiment pas touché le ballon pendant un an, donc je dois aussi retrouver mes sensations sur le plan technique. Cela fait toutefois plaisir de redevenir footballeur parce que j'en avais un peu marre de faire de l'athlétisme.»
Kissima et Scheid, les bonnes surprises
Ce qui est certain, c'est qu'Antoine Adam n'a pas eu besoin de jouer pour s'intégrer dans son nouveau club. L'ancien Borquin a rapidement trouvé ses marques dans le Nord, au sein d'un club familial où l'ambiance importe autant, sinon plus que les résultats. «En passant de Saint-Hubert à Gouvy, j'ai quitté des infrastructures de P4 pour des installations de D1, sourit-il. Le style de jeu est différent également. La force de Saint-Hubert résidait dans ses individualités, celle de Gouvy se situe davantage dans son collectif. Ce qui nous fait un peu défaut depuis le début de championnat, c'est la régularité. On fait de tout gros matchs défensivement contre Rochefort et Sprimont, mais on en prend quatre à Raeren et six à Mormont. Nous devons aussi gagner en assurance, ce qui est normal puisque beaucoup de joueurs découvrent ce niveau. Une première victoire pourrait nous libérer un peu.»
Réduit à un rôle de spectateur depuis le début de saison, Antoine Adam est devenu fan de Kissima Diak Mara, «comme tous les supporteurs de Gouvy, glisse-t-il. C'est vraiment un excellent renfort. Je suis aussi agréablement surpris par Théo (Scheid). Il a peut-être commis l'une ou l'autre erreur, mais pour devenir gardien titulaire en D3 à 17 ans, il faut être vraiment costaud mentalement. S'il continue à travailler de la sorte, il peut faire une belle carrière… à Gouvy. On sent qu'il est chez lui, ici.»