Huchez émerge au bon moment
Lors des championnats provinciaux, dimancheà Rossart, Kevin Huchez, du CAF, a créé une petite surprise en dominant la concurrence sur le cross court.
Publié le 31-01-2020 à 06h00
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«Il était vraiment déterminé, il m'avait dit qu'il voulait le gagner.» C'est Francy Mottet, l'entraîneur de Kevin Huchez au CAF qui parle ainsi. Fier du succès conquis en cross court par son poulain, à l'occasion des championnats provinciaux, disputés dimanche à Rossart.
Jusqu’ici, ce jeune (18 ans) Français, pensionnaire du centre spécialisé Clairval à Barvaux, s’était contenté des places d’honneur dans ce challenge de régularité 2019-20: 3e à Arlon, 3e à Saint-Mard, 8e (et 4e Luxembourgeois) à Wellin. Certes, quelques candidats au podium étaient absents dimanche, comme Vivian Tarnus, Mathéo Ladang ou Jimmy Karremans, mais cela n’enlève rien, ou si peu, à la performance du sociétaire du CAF qui a devancé son dauphin, Myrian Henrotte, de 32 secondes. Alors que celui-ci l’avait précédé avec une avance identique à Saint-Mard.
«Sans minimiser ses mérites, je dois dire que je sortais d'examens et je n'étais pas vraiment au meilleur de ma forme, commente le coureur de l'AC Dampicourt. Mais cela n'empêche que Kevin a vraiment fait une course solide. Il mérite son succès. Il était costaud, il m'a même surpris. Il est parti vite, j'ai accroché durant un tour, peut-être un peu plus, puis il a fait le trou.»
«Je dois le calmer»
Originaire de Lille, Kevin Huchez, qui doit composer avec son hyperactivité, fréquente le centre barvautois depuis quelques années déjà. «Et il s'est affilié dans notre club lorsqu'il était en minimes, rappelle Francy Mottet qui entraîne aussi sept autres pensionnaires de Clairval. Désormais, il est en juniors 1re année et je dois dire qu'il a bien progressé. Surtout ces derniers temps parce qu'il s'est développé physiquement. Il a pas mal grandi. De plus, il s'entraîne assidûment, cinq fois par semaine en moyenne. Dimanche, si j'avais pu avoir une oreillette, je lui aurais conseillé de remettre un coup d'accélérateur parce que je voyais que Myrian Henrotte n'était pas loin et je craignais son retour, mais il a su augmenter son écart d'une bonne centaine de mètres. J'ai moi-même été surpris par sa performance. Il est parti vite et il a encore su finir en force. Il faut dire qu'il ne manque pas de niaque.»
C'est que le garçon en veut. Parfois trop même, conséquence aussi de son hyperactivité. «Je dois le calmer, sinon il risquerait de se griller, avoue Francy Mottet. J'ai 40 ans d'athlétisme derrière moi, je sais quand il faut lever le pied (rires). Je le préserve car je pense qu'il a un bel avenir.»
Retour en France
Un avenir qui devrait normalement se dessiner du côté français. «À 20 ans, il devra quitter Clairval car son statut ne lui permettra pas d'y rester plus longtemps, explique Francy Mottet. J'imagine donc qu'il retournera alors dans la région lilloise.»
Mais on n'en est pas encore là et dans l'immédiat, le tout frais champion provincial aimerait étoffer son palmarès d'un trophée francophone. «Au cross de Wellin, il a gagné la course handisports qui était au programme et on aimerait qu'il dispute la finale de la Handicross Cup, le 1er mars à Rochefort, termine Francy Mottet. Le hic, c'est que son statut à Claircal prévoit qu'il retourne en France un week-end sur deux. Il a déjà raté les championnats LBFA, en janvier, pour cela. J'ai donc écrit à son père afin de voir si on ne pouvait pas modifier l'une des dates de retour et qu'il soit ainsi présent à Rochefort.»