Trois Carolos débarquent au pays des Vesseux
En recherche de joueurs, Vesqueville a fait signer trois Carolos. Sans conteste, un plus pour l’équipe, mais comment ont-ils donc atterri là?
Publié le 11-12-2014 à 05h00
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Le 31 août 2014, première journée de championnat, Vesqueville se prend une véritable casquette par Cobreville avec un score sans appel de 0-23. Onze défaites plus tard, ce 7 décembre, Vesqueville retrouve Cobreville. Les Vesseux s’inclinent «seulement» 5-1 et cette fois, ils ont fait trembler les Mauves puisque le score était toujours vierge à la pause! Une véritable métamorphose en trois mois pour l’illustre lanterne rouge.
Mais que s'est-il passé? «Il faut dire qu'au premier match, ils n'étaient que huit, concède Laurent Louvins, coach cobrevillois. Cette fois, ils étaient bien organisés et s'ils n'avaient pas craqué physiquement, pas sûr que nous aurions su marquer. Ils ont trois renforts carolos qui apportent un vrai plus. Ce sont de bons joueurs. On voit directement qu'ils ont joué plus haut que la P3. Les avoir dans mon équipe? Ce serait directement oui. Honnêtement, je ne comprends pas vraiment ce qu'ils font là vu les kilomètres.»
Youssef Boukelifah (40 ans), médian, Mohamed Azdad (37 ans), attaquant et son frère Bahim Azdad (40 ans), défenseur, ce sont les fameux renforts venus du Pays noir. Comme Laurent Louvins, nombreux sont ceux à se demander comment ils ont atterri là.
«Un ancien équipier qui habite maintenant près de Vesqueville m'a mis en contact avec la présidente, précise Youssef Boukelifah. Il lui a dit qu'il avait un joueur d'expérience, elle a accepté. Du coup, j'ai amené deux autres gars qui jouent avec moi. Nous évoluons en corpo dans le Hainaut, mais nous avons joué ensemble en P1 à Couillet et dans d'autres clubs. Nous sommes contents d'être là, la motivation est présente.»
«Sur le net en rentrant»
Le Carolo l'admet, il ne savait pas vraiment où il mettait les pieds. «Je suis venu à Vesqueville parler à la présidente pour conclure notre venue, explique le médian. Je ne connaissais pas le nom du club ni rien, elle me l'a dit ce jour-là. C'est en rentrant chez moi que je me suis renseigné sur internet. J'ai constaté qu'ils étaient derniers en P3 et n'avaient jamais gagné. Mais je n'ai pas hésité, je me suis dit que j'allais essayer de les aider à progresser. Il va toutefois falloir beaucoup travailler pour arracher une victoire.»
Et les trois renforts n’ont pas hésité à déjà prendre les choses en main, faisant même office… de coach.
«La première fois que j'ai joué avec cette équipe, je me suis demandé ce qu'il fallait faire, admet-il. Normalement, nous sommes des offensifs, mais après avoir regardé l'équipe, nous avons placé Brahim derrière pour bloquer la défense et moi au milieu. Le coach est trop gentil et ne trouve pas de solutions, donc il nous a laissé faire l'équipe contre Cobreville. Nous avons bien joué, mais nous n'avons pas eu le petit coup de chance.»
Cette (nouvelle) défaite ne les démotive pas. En dehors du match à Witry où ils n’ont pas osé prendre la route vu des conditions de circulation difficiles, les trois renforts ont été présents aux autres matchs depuis leur arrivée mi-novembre.
Ils comptent bien prester jusqu'en fin de saison. La suite, c'est une autre histoire. «Nous serons là ce week-end et motivés. Nous allons tout faire pour arracher quelque chose car zéro point, c'est honteux, assure Youssef. Nous sommes là pour pousser le groupe, car il y a de gros manquements. Oui, nous allons finir la saison, je vais même amener un nouveau joueur normalement, un médian offensif. Les gens à Vesqueville sont vraiment gentils, mais nous ne sommes pas là pour des années car le trajet constitue un obstacle réel. Nous partirons sans doute l'an prochain.»
D'ici là, les pompiers carolos rêvent d'éteindre la flamme de la lanterne rouge qui colle aux Vesseux. Mais même s'ils n'y parviennent pas, ils auront au moins… découvert une région. «Ah, c'était la première fois que je venais dans votre province! Je dois admettre que nous n'avions jamais pensé une seconde jouer par ici, que ce soit en P1 ou en P3...

Chantal Jamotte, vous êtes la présidente de Vesqueville. Pas trop dur de faire signer des Carolos?
C’est un Borquin qui nous a mis en contact. Ils sont venus à trois le même jour pour signer et voilà. Il y en avait juste un qui râlait un peu de ne pas être payé vu les kilomètres. J’ai expliqué que je payerais juste les kilomètres au chauffeur, ce qui me semble logique. Si ça ne plaisait pas, ils ne venaient pas: point barre. Nous n’avons pas les moyens de donner des sous à trois joueurs.
L’entraîneur de Cobreville parle de vrais renforts. Confirmez-vous?
Oui, clairement. Celui qui joue libero, Brahim, me plaît énormément, il peut jouer en attaque aussi. Mais derrière, je crois que l’entraîneur n’a plus grand-chose à dire (rires), car Brahim guide le jeu et ça déblaie. Fini le chipotage maintenant. Nous l’avons d’ailleurs mis capitaine contre Cobreville. Son frère Mohamed joue aussi pas mal devant. Et au milieu, «Youyou» comme je le surnomme est plus lourd, mais fait très bien son boulot. Nous, nous ne demandons qu’une chose, les garder le plus longtemps possible.
Vous avez d’ailleurs fait douter Cobreville, non?
Si nous avions marqué les premiers, et nous en avons eu l’occasion, je suis sûr que l’affaire était dans le sac car ils commençaient à s’énerver. Imaginez, être battu par Vesqueville, c’est la honte. Puis nous avons ramassé un but malheureux et le reste a suivi. C’est vrai que physiquement, nous sommes un peu courts. Mais dimanche, nous étions contents des troupes, nous avons espéré.
Vesqueville peut à nouveau nourrir des ambitions?
L’ambition, ce n’était pas nous qui ne l’avions pas, mais ça ne tournait pas avec des joueurs qui sont venus, puis repartis, etc. Maintenant, il nous faut 26 joueurs la saison prochaine pour relancer une équipe en réserve.