Élections communales 2018 à saint-Léger: Rongvaux, numéro 11, aspire toujours à rester bourgmestre

Sans doute, le seul suspense à Saint-Léger sera de déterminer qui de Rongvaux, 71 ans, bourgmestre depuis 2004, et de Lempereur, son dauphin de 41 ans aux dents longues, emportera la faveur des suffrages. Car le Code de la démocratie prévoit que c’est le 1er candidat ayant obtenu le plus gros score de la liste classée en tête qui sera désigné bourgmestre.

Le deal entre les deux hommes

Alors, comment Alain Rongvaux a-t-il accepté de ne figurer qu’en 11e position de sa liste MaYeur, devant les candidates Christiane Daeleman et Anne Henrotte?

«C'est moi qui ai proposé à Philippe Lempereur de figurer en 1re position. J'aurais pu pousser la liste en numéro 13, mais Philippe étant en tête, il fallait une femme à cette dernière place. Ce sera Anne Henrotte. Mais je veux être très clair avecl'électeur: je suis toujours candidat bourgmestre à Saint-Léger. Je suis en pleine forme. Si je suis nommé bourgmestre après le 14 octobre, je compte bien y rester six ans jusqu'en 2024», explique Alain Rongvaux, enthousiaste.

Comment en est-on arrivé à ce «deal» entre Rongvaux et Lempereur? Il y a deux ou trois ans à peine, Philippe Lempereur, échevin particulièrement créatif et dynamique, ne nous avait pas caché son envie «d'aller voir ailleurs» car selon lui, le mayeur Rongvaux était trop lent, trop prudent. Philippe Lempereur avait plusieurs choix: soit quitter la liste Rongvaux, créer sa propre liste, ou alors tourner le dos définitivement à la politique. En plus, Lempereur avait travaillé le dossier des voies lentes avec Joseph Chaplier, leader de l'opposition, ce dernier imaginant l'échevin Lempereur comme un allié idéal.

Mais finalement, Philippe Lempereur a décidé de rester fidèle à Alain Rongvaux, son capitaine lui accordant une visibilité exceptionnelle qu’est la première place.

Sur une liste intégrant six nouveaux candidats, Lempereur, efficace en «com», a fait réaliser une vidéo qui tourne régulièrement sur Facebook. On y voit les candidats de la liste MaYeur déclinant tour à tour pourquoi «ils s'engagent». Un peu comme la pub pour les meubles de Robert Mailleux, sauf qu'ici, c'est l'engagement pour la gestion de la cité.

À 69 ans, même s'il sait que la liste MaYeur en face de lui sera particulièrement difficile à faire vaciller, Joseph Chaplier conserve l'enthousiasme intact pour mener une nouvelle campagne électorale: «Ce qui me réjouit, c'est que malgré le départ de personnalités de grande qualité comme Antoine Pechon, nous avons réussi à renouveler la moitié de nos candidats. Les sept dames qui forment notre équipe Écoute n'ont qu'une moyenne d'âge de 35 ans. Beaucoup veulent s'investir dans la vie publique, c'est bien», dit Joseph Chaplier.

Le leader de la liste Écoute met en avant les nombreux «droits d'initiative» que lui et ses colistiers ont pris pendant six ans. «À tel point que dans votre journal, le bourgmestre Alain Rongvaux nous a même qualifiés de minorité constructive», remarque Chaplier.

Si l'ancien bourgmestre se satisfait de «la qualité des services communaux rendus à la population de Saint-Léger et du soutien au monde associatif», par contre, il pointe de gros dysfonctionnements dans l'entretien du patrimoine existant: « L'entretien des trottoirs dans les cités, l'entretien des cimetières, le revêtement du hall des sports, l'absence de recherche d'énergie alternative pour le hall des sports alors que 75% de subsides d'Infrasports étaient disponibles, etc.».

À Châtillon, Joseph Chaplier déplore les retards importants, notamment dans la rénovation de l’immeuble Turbang et du cercle Saint-Pierre.