Évasion de la prison de Saint-Hubert: 6 fuyards repris, un quad sillonne la forêt pour les autres
Les dix jeunes évadés de la prison de Saint-Hubert se sont divisés en deux groupes de 3 et un de quatre pour mieux échapper à la police.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/G74X6K36CFDLJMC4RLATKAD43Q.jpg)
- Publié le 21-04-2023 à 10h19
- Mis à jour le 21-04-2023 à 16h49
Un trio a été repéré et intercepté ce vendredi matin du côté d’Harsin, à hauteur du Métropolis, par la police de la zone Famenne-Ardenne. Un quad sillonne les bois de Saint-Hubert à la recherche des autres. Deux autres fugitifs ont été appréhendés à Libramont par la zone de police Centre-Ardenne peu avant midi, indique Belga. Et un sixième fuyard, qui était à la base avec les deux individus interceptés avant midi, a ensuite été arrêté à la gare de Libramont.
On est encore sans nouvelle de quatre des dix évadés qui sont toujours dans la nature.
Pour rappel, jeudi en fin d’après-midi, une dizaine de jeunes en séjour illégal et détenus à la prison de Saint-Hubert pour des faits de stups ont disqué la clôture d’enceinte de la prison pour se faire labelle. L’alerte avait été donnée immédiatement et des moyens importants en hommes et en matériel avaient été déployés: une dizaine d’équipes des zones de police Semois et Lesse, Gaume et Centre-Ardenne, les agents du DNF, un maître-chien, le drone de la zone de Gaume et un hélicoptère de la police fédérale. Les recherches se concentraient surtout sur les bois aux alentours de Saint-Hubert.
Les fuyards ne sont pas dangereux. Ce que la police craignait c’est qu’ils ne s’emparent d’un véhicule pour faciliter leur fuite.
Les 4 autres sont toujours en fuite, comme le confirmait le commissaire divisionnaire Vincent Léonard: "J’ai demandé à notre quad de sillonner les bois à l’aide d’une caméra thermique. Avec un tel engin, on peut déceler n’importe quelle silhouette jusqu’à 400 mètres. Le hic, c’est que dans la forêt dense de conifères et même de feuillus, les capacités de cet appareil sont fortement réduites. Notre homme a pour mission de parcourir les bois jusqu’à midi. Après cela, on arrêtera et on attendra. Il suffirait d’un peu de chance", espère le commissaire qui confirme qu’aucun vol de voiture n’a été signalé cette nuit.
Et les autres engins utilisés jeudi soir ? Ils ont été remballés, nous confie encore M. Léonard: "L’hélico et c’est valable aussi pour le chien pisteur et le drone ont besoin d’un point de départ et d’une direction pour pouvoir cerner une zone suspecte. Sans cela, c’est au petit bonheur la chance. Autrement dit, cela ne sert à rien et cela coûte de l’argent. Si on devait repérer les évadés dans un endroit, on pourrait faire à nouveau appel à ces moyens. C’est vrai que nous sommes dans des zones couvertes d’arbres et cela rend ces moyens moins efficaces", dit-il encore en se félicitant de la bonne collaboration entre les services des différentes zones.
Une enquête ouverte au sein de la prison
Au parquet du Luxembourg, le procureur du roi Étienne Donnay a confirmé l’évasion de jeudi soir. Mais des questions sont soulevées, comme il l’a dit à l’agence Belga: "Comment les dix évadés sont-ils parvenus à se procurer une disqueuse? Et comment est-il possible que dix personnes s’évadent ainsi? Il y aura une enquête à faire au sein de la prison" prévient-il. "Et j’aurai un droit de regard sur cette enquête. Je suis quand même interpellé par le fait que dix personnes aient pu s’évader ainsi en plein jour", ajoute-t-il.
Dans un communiqué, l’administration pénitentiaire confirme « qu’à la suite de l’évasion de 10 détenus jeudi en fin d’après-midi du centre de détention de Saint-Hubert, la prison a alerté immédiatement les services de police et tous les autres détenus ont été consignés en cellule. Le centre de détention de Saint-Hubert est un établissement qui pratique un régime ouvert et partiellement communautaire. Les activités du centre de détention permettent aux détenus de travailler, de suivre des activités à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement. Le profil des détenus qui y sont classifiés prend en compte ces aspects spécifiques, et notamment n’y sont pas classifiés les détenus estimés dangereux. L’enquête est en cours sur les circonstances exacte de l’évasion », conclut le communiqué.