Haro sur le salon Hunting Capital du Fourneau Saint-Michel
Haro sur le salon de la chasse Hunting Capital, qui a abîmé le site du Fourneau Saint-Michel. Pas de 2e édition dans les mêmes conditions.
Publié le 30-04-2016 à 06h00
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«Tel quel, hors de question qu'on recommence ». Le député provincial Patrick Adam parle du salon Hunting Capital, un salon international de la chasse qui s'est tenu du 15 au 17 avril au Fourneau Saint-Michel à Saint-Hubert. Suite à une question de Brigitte Pétré (Écolo), le député montre qu'il désapprouve la manière dont a été organisé ce salon. «Au fil des mois, nous avons constaté un amateurisme administratif alors que les organisateurs se targuent de 20 ans d'expérience, dénonce-t-il. À leur décharge, c'est la première fois qu'ils organisaient ce salon en plein air. » Et Jean-Philippe Florent (Écolo) de commenter: «Je reste pantois qu'une association de chasseurs ait des difficultés à organiser un événement en plein air. »
«Une cow-boy party»
Mais revenons-en à la question de Brigitte Pétré. Suite à des contacts avec des citoyens, des associations et des mandataires communaux, plusieurs dysfonctionnements sont revenus à ses oreilles: l'aménagement d'une plate-forme pour chapiteau surdimensionné avec d'importants remblais, sans permis d'urbanisme, dans un site Natura 2000, a créé des dégâts irréversibles sur le site, des parcours 4X4 ont abîmé des zones humides, une présence d'armes sans les autorisations requises, l'absence d'extincteurs et d'eau courante sur le site face à laquelle la Commune de Saint-Hubert aurait pallié en dernière minute… «Ce n'était pas Hunting Capital, mais une cow-boy party», résume la conseillère Écolo.
Le député Patrick Adam rappelle que toutes les décisions ont été prises en accord avec le DNF (département nature et forêt). «En matière d'armes, là aussi s'il n'y avait pas eu d'accord, il n'y aurait pas eu de manifestation, explique-t-il. Le gouverneur a émis son accord (la menace terroriste de niveau 3 a entraîné des contraintes supplémentaires). La Commune et la Police aussi. Tout a été ficelé deux jours avant l'événement.»
Par contre, le permis d'urbanisme a été introduit une semaine avant l'événement. «Quand j'ai écrit la question, c'est-à-dire après l'événement, le permis n'était toujours pas accordé, note Brigitte Pétré. Des agriculteurs ont des contraintes en zone Natura 2000. Et ils doivent les respecter.»
La conseillère estime que la Province devrait montrer l'exemple en la matière, or cela n'a pas été le cas. Patrick Adam ne peut que le reconnaître, le déplorer et répéter: «L'idée de cet événement n'était pas mauvaise, mais la manière n'était pas adéquate avec le site du Fourneau Saint-Michel et ce qu'on veut développer là-bas. L'idée était que ce salon de la chasse se tienne dans le respect du site et de son caractère naturel, ainsi que dans le respect de son caractère muséal. Refaire ce salon de la même manière? La réponse sera non.»
Lors du débriefing de l'événement, la Province mettra tous ces points sur la table. Reste qu'elle a signé un contrat avec les organisateurs, comme le souligne Brigitte Pétré (Écolo) et Anne Laffut (MR). «Oui, confirme Patrick Adam. Mais avec des lignes à respecter.»
L’ensemble du conseil provincial semble satisfait des réponses apportées. Reste à savoir si un second Hunting Capital aura lieu au Fourneau Saint-Michel?