Saint-Hubert : les Archives ne seront pas fermées avant trois ans
Même si le fédéral veut fermer le service des Archives de l’État de Saint-Hubert, ce ne sera pas avant au minimum trois ans. Le service continue à travailler.
Publié le 18-09-2015 à 06h00
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Elke Sleurs, la secrétaire d’État N-VA en charge notamment de la Politique scientifique n’en démord pas: elle veut, par soucis d’économie, dit-elle, fermer les Archives de l’État de Saint-Hubert. Elle ne voudrait plus qu’un seul service de ce type par province. Interpellée par des députés Isabelle Poncelet et Sebastian Pirlot, elle ressert imperturbablement la même réponse depuis au moins le mois de mai. Nous avons voulu savoir en quoi la fermeture des Archives borquines serait une économie pour le Fédéral et comment fonctionne ce service au public. Pour nous, l’argument économique de la secrétaire d’État ne tient pas la route. Petit tour dans les étagères du palais abbatial avec son responsable Thierry Scholtes.
Plus de cinq emplois aux Archives
M. Scholtes, quelle est l’ambiance dans votre service depuis l’annonce surprise de la secrétaire d’État?
Nous sommes cinq emplois à temps plein; un 3/4 temps complète l’effectif. Nous nous inquiétons de savoir ce que nous allons devenir, mais attention, ce n’est pas pour demain. Si on doit fermer, ce ne sera pas avant au minimum trois ans. Or, des gens passent me saluer croyant qu’on va arrêter tout de suite. C’est faux. Nous venons d’ailleurs d’organiser les Journées du Patrimoine; on participe en octobre au week-end wallon du bois. Nous sommes encore là pour de longs mois.
Que faites-vous aux Archives? Expliquez-nous ce que c’est que votre service
Nous conservons ici tous les documents des administrations de l’État qui viennent des ministères des Finances, de l’Enregistrement, etc. Nous conservons l’état civil de tous les gens qui ont vécu dans nos régions depuis le plus loin que l’on peut. Nous recevons tous les jours des demandes des notaires; sans compter que nos archives sont ouvertes à tout le monde du mardi au vendredi. Nous recevons en moyenne 3 personnes par jour que ce soit des étudiants, des historiens professionnels ou amateurs, etc. Ceci sans compter toutes les expositions et les conférences qu’on organise.
Sept kilomètres d’archives à Saint-Hubert
Que se passera-t-il si on ferme votre service?
Les 7 kilomètres d’archives que nous possédons devront bien être conservés quelque part, non? Et même si l’État trouve des fonds pour numériser tous les documents, il faudra de toute façon conserver ces archives et il nous en arrive régulièrement puisque voici quelques années, le Fédéral a décidé de réduire la voilure au ministère des Finances et de la Justice: moins de bureaux d’enregistrement et des impôts, moins de justice de paix, aussi, cela signifie que des bureaux ferment et que donc de plus en plus de documents nous arrivent.
Pourquoi disiez-vous que la fermeture n’interviendra pas avant au moins 3 ans?
Parce que c’est le temps qu’il faudra pour construire les nouveaux bâtiments des Archives à Arlon où notre dépôt est supposé être transféré.
Que fera alors le public du nord de la province?
Soit il obtiendra les archives numérisées par mail, soit il se déplacera à Arlon. Or, nous avons beaucoup de visiteurs liégeois ici à Saint-Hubert. C’est historique. Certains m’ont dit qu’Arlon était bien trop éloignée pour qu’ils s’y rendent. De Namur à Arlon, ce sera le vide.
Pourquoi ne pas créer un site plus au centre de la province alors? À Molinfaing?
(Sourires) Ma position est délicate et je ne suis qu’un fonctionnaire. Je pense qu’à la fois Saint-Hubert et Arlon peuvent continuer d’exister dans une province aussi étendue que la nôtre. Inutile de les opposer. C’est un service au public avant tout.