Mille ans de notre histoire inventoriés
Incroyable, les Archives de Saint-Hubert conservent de vrais trésors qui n’ont pas encore tous été découverts. Petit tour d’horizon.
Publié le 18-09-2015 à 06h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/L55I4XLI6ND4LP66EGIHBU5FGA.jpg)
Quand on demande à Thierry Scholtes, le patron des Archives de Saint-Hubert quels sont les plus beaux fleurons de ses 7 kilomètres de rayons de documents, il n'hésite pas une seconde: «Tous les papiers qui remontent à 1070, c'est-à-dire à la charte par laquelle le comte de Flandre cède à l'abbaye de Saint-Hubert, une terre en Brabant. Nous possédons ici les fonds de l'abbaye de l'an 1000 à 1797 et tout ce qui suit jusqu'à nos jours. Soit mille ans de l'histoire régionale du tiers nord de la province de Luxembourg. Tout est ici, minutieusement inventorié. »
Et même si tout est épluché, classé, il reste des trésors à découvrir dans les archives: «Oui, on a dit et écrit des tas de choses sur Saint-Hubert et malgré cela, il demeure des zones d'ombre sur certaines époques de son histoire. Les réponses sont ici, mais encore faut-il les trouver. Pour faire cela, il faudrait deux vies à un archiviste », souffle-t-il.
300 m d’étagères pour le Comité de Secours
Les Archives reçoivent ponctuellement des dons privés. L'archiviste en chef vient d'ailleurs de terminer l'inventaire des documents cédés par Philippe Slégers pour tout ce qui concerne la fonderie de cloches tellinoise Slégers/Causard: «Ces documents nous ramènent partout dans le monde puisque la fonderie a coulé des cloches qu'on trouve au Québec, en Afrique etc. »
Autre curiosité donnée aux Archives que ces documents relatifs à trois siècles d'histoire des familles qui ont occupé les châteaux de la Famenne: «Ce sont 300 ans qu'on peut suivre année après année sur un territoire s'étendant de Navaugle à Ave (Rochefort), soit sur une bonne partie de la Famenne: achat et construction de châteaux et propriétés, l'histoire du relais de poste de Tellin, la liste des dédommagements établis après les pillages de la Révolution, des croquis et même des factures de graines du jardinier qui a planté les arbres dans les parcs des propriétés. Nous sommes occupés à répertorier tout cela. »
Des archives encombrent 300 mètres d'étagères. Il s'agit de celles relatives au Comité de Secours et d'Alimentation qui, grâce à des personnes privées, a permis de venir en aide aux populations durant la Première Guerre mondiale: «Ces documents nous renseignent sur la prise en charge des gens avec force détails, sur les réfugiés français chez nous, comment on les prenait en charge, etc. », achève M. Scholtes.
On ne peut pas les citer toutes, mais il y a aussi une superbe collection de 400 ans d’histoire du domaine et du château de Mirwart, dont toute la comptabilité de l’époque qui n’a rien à envier à celle d’aujourd’hui.
Toutes ces collections et d’autres que n’importe qui peut venir consulter au palais abbatial bien sûr.