Et si on changeait bêtement la chaudière ?
Selon les calculs d’Elke Sleurs, l’entretien du bâtiment des Archives à Saint-Hubert coûterait trop cher. Pas si sûr.
Publié le 18-09-2015 à 06h00
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On fermerait Saint-Hubert pour faire des économies d’échelle. Ah bon. Quelle économie? Dans les échanges verbaux entre nos parlementaires et la secrétaire d’État dernièrement, Elke Sleurs a parlé d’un coût de fonctionnement de 400 000€ pour Saint-Hubert. La calculette doit avoir des ratés. Analyse:
1. Pour chauffer le palais abbatial qui appartient, faut-il le préciser au patrimoine exceptionnel de Wallonie et qui est la propriété de l'État fédéral, il faut 60 000 litres de mazout. Cela permet de chauffer non pas le dépôt d'archives, mais les bureaux et la salle de lecture. Au bas mot, au prix du fuel domestique, cela fait moins de 60 000€ par an. Mais attention, comme elle utilise une partie des bâtiments du palais pour y loger notamment le SDAC, la Province de Luxembourg paye la moitié de la facture.
Donc, l’État fédéral doit débourser 30 000€ par an pour le chauffage. Même si de petits travaux ont été effectués et devraient permettre de réduire cette facture, il y a mieux à faire à notre avis puisque les grosses chaudières énergivores datent des années… 1960. Même en investissant plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les remplacer, l’État amortirait sa facture très vite et réduirait considérablement le coût du poste chauffage aux Archives.
2. L'électricité: on cite un montant de 250€/mois. Soit 3 000€ par an.
3. Fournitures, achat de documents: les Archives disposent d'un budget de 4 000€ par an.
4. Tant qu'on y est, on peut citer une grosse notepour la poste. Les timbres coûtent cher. Ah bon? Et dire que voici quelques années, des services comme celui des Archives bénéficiaient de la franchise postale. Nous avons vu ces enveloppes pré-imprimées conservées, forcément, par les Archives.
Cela fait au total, en criant très fort, 40 000€ de dépenses de fonctionnement par an. Soit dix fois moins que les 400 000€ cités par Mme Sleurs.
Il faut chauffer de toute façon pour conserver le bâtiment
D’où vient son calcul alors? Du salaire du personnel? Si oui, cela fausse tout puisque ledit personnel doit être dispatché (à Namur et à Arlon) si on ferme et que donc cette dépense existera toujours…
Mais il n’y a pas que des dépenses. Il y a quelques recettes. Maigres, mais elles existent: le public paye 20€/ an pour avoir accès 4 jours sur 7 aux archives. À cela il faut ajouter les factures pour la fourniture de documents à d’autres services fédéraux comme l’Enregistrement, par exemple.
Mais au bout du compte, le fuel dépensé pour le chauffage ne garantit-il pas la conservation de ce superbe bâtiment classé?
Si les Archives devaient quitter le palais abbatial, il faudrait de toute façon un minimum de chauffage pour éviter la dégradation des lieux. Sans oublier un coûteux système de surveillance, voire la présence d’un concierge?
Si on fait le compte de tout cela, où est l’économie que veut faire le Fédéral?