Émotion écossaise et canadienne
Après 69 ans, les familles canadiennes et écossaise sont venues honorer la mémoire de leurs aînés, victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Publié le 20-09-2012 à 07h00
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Grâce à la ténacité d’un ouvrier communal, Stéphane Hérin, six familles canadiennes et une écossaise ont pu rendre hommage à leurs aïeux qui ont combattu pour la liberté du peuple.
69 années sont restées dans l’ombre! Les sept membres de l’équipage de l’appareil canadien, venus prêter main-forte aux forces alliées, ne sont jamais rentrés dans leur pays.
À l’époque, comme pour beaucoup d’autres victimes de cette guerre, la famille recevait peu d’information sur le décès de leur proche. Grâce à la perspicacité et l’obstination de Stéphane Hérin, entouré d’Albert Fraipon et Benoît Bilmans, belge résidant au Canada, toutes les familles des aviateurs d’Halifax ont pu rendre hommage à leur proche.
La Ville de Saint-Hubert et particulièrement son bourgmestre, Claude Bonmariage, et les échevins Neuvens et Guillaume ont aménagé le site ainsi que le chemin d’accès et ont dressé une stèle en mémoire des aviateurs disparus.
Le 15septembre, les ambassadeurs canadien et britannique, une délégation de la Royal Canadian Air Force, les Chasseurs Ardennais ainsi que de nombreuses personnes ont entouré une quarantaine de membres des familles des aviateurs venus tous se recueillir.
Larmes et sanglots, souvenirs douloureux ravivés
La journée de commémoration était présidée par l’échevin Olivier Dervaux en l’absence du bourgmestre contraint à rester alité pour raison médicale. Une cérémonie mémorable et remplie de chaleur humaine. Des échanges de cadeaux et de souvenirs ont ponctué l’événement.
Deux familles canadiennes, qui ne s’étaient jamais rencontrées et dont les deux grands-mères s’étaient échangées du courrier à l’époque, se sont retrouvées.
Olivier Gillard, propriétaire d’un Musée et passionné de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, a ému tous les Canadiens et écossais. En fouillant le sol, il a retrouvé la médaille du pilote, Kenneth Gray qu’il a remis à la famille.
Douglas King, le fils d'un membre de l'équipage, témoigne tout en sanglotant: «J'avais 3 mois lorsque mon père est mort. Il m'a fallu attendre 69 ans pour me recueillir sur sa tombe. Je lui ai déposé les médailles qui nous avaient été remises. J'accomplis le souhait de ma maman, la boucle est bouclée».
Durant chaque instant de leur séjour à Saint-Hubert, les familles canadiennes et d'Écosse ont exprimé chaleureusement leur gratitude envers les Borquins pour l'hommage qu'ils rendent aux leurs. «On repart en laissant ici notre cœur» confient-ils.
Des liens solides et familiaux, c’est évident, se sont créés entre les Canadiens, les Britanniques et les Saint-Hubertois.