Jacques Meeus assigne l'État belge

L'ancien directeur de la prison de Saint-Hubert, Jacques Meeus attaque l'État belge en Justice. Il demande réparation pour 7 ans de calvaire.

Liliane Thomas
Jacques Meeus assigne l'État belge
meeus ©EdA

Le 7 mars 2003 restera à jamais gravé dans votre mémoire ?Nous avons dû précipiter notre retour. À plusieurs reprises sur le chemin, le responsable de l'enquête nous appelait pour avoir notre position.

Depuis la Barrière de Champlon, nous avons été escortés par la police jusqu'à notre domicile où huit autres policiers nous attendaient pour fouiller notre habitation.

Après quoi, nous avons été embarqués au palais de Justice pour une nuit d'interrogatoire. Nous étions en plein délire.

Comment tout cela a pu se produire, que vous reprochait-on ?Tout et n'importe quoi !

La fabrication de meubles à usage personnel par l'atelier de menuiserie, abus dans les services demandés aux détenus comme demander à ces derniers de brosser les pucerons des rosiers avec une brosse à dents, or nous n'avions même pas de rosiers !

Quant aux meubles, il s'agissait d'armoires encastrables, qui sont restées dans les logements et réalisées avec l'accord de mes supérieurs hiérarchiques à l'époque.

C'est toute une vie et aussi votre carrière professionnelle qui basculent ?Dès l'inculpation en mars 2003, j'ai été suspendu de mes fonctions et obligé de quitter le logement de la prison.

J'ai été directeur pendant 31 ans, sans aucun problème, et du jour au lendemain, nous nous retrouvons sans rien et nous sommes traités comme de vulgaires malfrats. Nous nous retrouvons isolés du monde.

À Neufchâteau au tribunal, nous étions sur les mêmes sièges que Dutroux. C'est une honte pour nous parents et grands-parents. Nous avons été traînés dans la boue.

L'angoisse, le stress, des pleurs, des hospitalisations, des problèmes cardiaques, etc.

Nous avons été détruits !

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