«Regarder ce qui nous rassemble»
Semaine pour l’unité des chrétiens. Divisés, les chrétiens cherchent ce qui les unit. Exemple avec le pasteur protestant Stephan Tosberg.
Publié le 24-01-2019 à 06h00
:focal(395x267.5:405x257.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6RKQQ5T3Q5G23G5DKU46HXCEPE.jpg)
Jusqu'à ce vendredi, se tient la semaine de prière pour l'Unité des chrétiens. Un terme que préfère Stephan Tosberg, pasteur protestant à Hargimont (Marche) à celui d'œcuménisme. «Je n'emploie jamais ce terme d'œcuménisme. Cela sous-entendrait que nous ferions tous la même chose, que nous soyons catholique, orthodoxe ou protestant.»
Car les sources de divergences existent (voir par ailleurs). Derrière ces divergences, derrière ce poids de l'histoire qui, à un moment, a poussé certains chrétiens à se séparer, il existe des points de convergence entre tous et le pasteur préfère, dit-il «Regarder ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise.»
Des chemins différents
«Le message du Christ nous unit. Les chemins sont différents, mais nous allons dans la même direction. Nous sommes un peu comme une forêt avec des arbres différents. C'est cette différence qui donne la beauté», explique Stephan Tosberg qui ajoute: «Nous essayons de nous associer, de partager. J'entretiens d'excellents rapports avec mes collègues d'autres confessions. À titre d'exemple, lorsque j'ai besoin de l'église de Marche-en-Famenne pour des funérailles, le bâtiment est mis à disposition par le doyen sans problème.»
Le poids de la tradition
Hargimont est l’une des huit églises protestantes reconnues dans notre province. Difficile d’être protestant dans le nord Luxembourg? Sans doute. Sur le plan pratique notamment. Le culte ne dispose pas d’un maillage comme celui des églises, le culte se pratiquant dans des salles.
Si cet état de fait ne pose pas, en soi, de problèmes, rejoindre ces sites n'est pas toujours chose aisée: «Pour les déplacements, ce n'est pas toujours facile. Cela nécessite une réelle organisation pour aller chercher et reconduire certaines personnes qui ne disposent pas de véhicule… Mais derrière cette organisation, des liens humains se tissent», constate notre interlocuteur.
Ce dernier épingle également le poids de la tradition: «Le catholicisme est très ancré dans la province de Luxembourg, la tradition est très profonde», souligne le pasteur marchois. Ajoutant que dans la province, rurale, on assiste moins à un brassage des cultures comme c'est le cas en ville: «En ville, le protestantisme est beaucoup plus répandu. Nous avons d'importantes communautés protestantes africaines ou brésiliennes par exemple. Les problèmes auxquels nous devons faire face sont particuliers et changent en fonction de notre localisation.»