La station radar «Rochen» s’est dévoilée
Dans le cadre des Journées du patrimoine, Gênes a fait découvrir ce que tous nomment «le camp des Allemands». Une station radar, en fait.
Publié le 10-09-2018 à 06h00
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Gênes, commune de Rendeux. Le village et ses forces vives participent aux journées du patrimoine. Le focus, en ces journées centrées sur l'insolite, est mis sur ce que tout le monde appelle encore «Le camp des Allemands.» Tout le monde? Pas forcément, comme le glisse Noëlle Willem du Centre de Documentation de l'Ourthe Moyenne, centre partenaire de l'organisation: «Ce camp est éloigné des mémoires, même chez certains habitants de la région. Son bombardement, en 1944, a été fait avant l'offensive Von Rundstedt. Cette offensive a occulté la réalité de ce camp. Un camp que tous pensaient être un endroit de repos pour les Allemands.»
Conférence très suivie
Un endroit de repos ce «camp des Allemands?» On en est bien éloigné. En introduction à ces journées, une centaine de personnes sont venues écouter Jean-Marie Antoine, ancien instituteur du village, qui a étudié l’histoire de ce site. Ce site baptisé «Rochen», du nom de La Roche-en-Ardenne, ville la plus proche des lieux. Dans un brillant exposé, à deux voix, celle de sa fille Delphine lisant des témoignages de contemporains, Jean-Marie Antoine est revenu sur la construction de ce camp en 1942 par des ouvriers flamands et carolorégiens. Il détaille le rôle de «Rochen» dans le dispositif de défense radar allemand, son importance pour la chasse de nuit. Passionnant. Plusieurs panneaux explicatifs et une exposition de matériel militaire donnaient une perspective supplémentaire au lieu. Lieu qui pouvait être découvert via des visites guidées ou libres.
Succès dès le samedi matin
Le succès a été au rendez-vous, comme le glisse Noëlle Willem: «Depuis ce samedi matin, nous accueillons beaucoup de monde. Des passionnés, des personnes de la région. Pour la première visite guidée de la journée, plus de trente personnes avaient répondu à l'invitation Nous ne nous attendions pas à un tel succès.» Notre interlocutrice, si elle est satisfaite du succès, affiche également une mine réjouie lorsqu'elle évoque les nombreux partenariats qui ont été à la base de l'organisation: «Geneviève Thérer a eu l'idée de retenir ce camp pour ces journées du patrimoine. Rapidement, un petit comité s'est constitué. Le Cercle Culture Tourisme et Nature de Rendeux, l'ASBL les chênes clairs ont été de la partie. Tout comme les Communes de Marche-en-Famenne et Rendeux qui ont nettoyé les lieux et rendu l'accès plus facile, souligne-t-elle, ponctuant: «Sans oublier, évidemment, les propriétaires des terrains qui nous ont permis de circuler dans les champs et les forêts en toute tranquillité. Ce qui rendait un caractère exceptionnel à ces journées.»