En 20 ans, le centre d'accueil Couleurs du monde a ouvert 3 000 dossiers
Le centre d’accueil pour candidats réfugiés Couleurs du monde fête cette année son vingtième anniversaire. Focus sur deux décennies.
Publié le 20-02-2018 à 06h00
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Il y a vingt ans, le centre d'accueil pour candidats réfugiés Couleurs du monde ouvrait ses portes à Rendeux. Une ouverture qui s'était faite dans des conditions très difficiles (voir par ailleurs). Aujourd'hui, le centre fait partie du paysage rendeusien. «Le centre a un impact positif sur la région, que ce soit au niveau de la scolarité, des associations, des clubs sportifs. À titre d'exemple, une dizaine de jeunes de chez nous jouent au foot à Rendeux. Des adultes jouent dans des clubs de la région. D'autres via le CEFA font des stages dans l'horeca du coin. Être dans un environnement comme celui de Rendeux est un plus pour l'intégration. Les jeunes sont bien accueillis dans les écoles. De plus en plus de formations sont organisées ici ou en dehors de nos murs» glisse Michel Debruycker, directeur adjoint de l'institution.
3 000 dossiers ouverts
En 20 ans, ce sont plus de 3 000 dossiers qui ont été ouverts pour des candidats réfugiés à Rendeux: «Un dossier concerne soit une personne seule, soit une famille qui peut compter 2,3 ou 4 personnes» explique le directeur adjoint. Autant de tranches de vie, de vécus qui se soldent par une acceptation ou non du statut de réfugiés. «Nous avons régulièrement des visites d'anciens qui se sont vus octroyer le statut de réfugiés. Ils viennent avec leurs enfants, viennent nous faire part de leur travail, de leur nouvelle vie. C'est une belle reconnaissance pour tout le travail réalisé ici» raconte toujours Michel Debruycker.
Des procédures longues
Ce dernier ne verse évidemment pas dans l'angélisme et souligne que si les problèmes sont rares, ils ne sont pas inexistants. En vingt ans, un seul problème sérieux entre jeunes du centre et de Rendeux a été recensé. «Parmi les difficultés rencontrées, il y a un certain absentéisme scolaire. Il y a parfois quelques petits soucis à suivre le règlement communautaire ou des conflits que je qualifie de voisinage entre résidents» ajoute-t-il. Autre source de tension, parfois, lorsqu'une personne se voit octroyer le statut de réfugié: «C'est une fête au sein de la famille, de la communauté mais, certains dans le centre, qui attendent une réponse depuis un temps plus long, ne comprennent pas toujours les difficultés des procédures.» Ces procédures longues, incertaines, jouent évidemment sur le moral. «Plus de 30% de nos résidents sont ici depuis plus de deux ans. Une famille vient d'obtenir une réponse positive pour sa demande. Elle était à Rendeux depuis juillet 2015» ponctue Michel Debruycker.