«À Warisy, nous ne sommes pas en diaspora»
La semaine pour l’unité des chrétiens se tient actuellement. Rencontre avec le père Adrian Tiron, de l’église orthodoxe, qui officie à Warisy.
Publié le 25-01-2018 à 06h00
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Père Adrian Tiron, vous êtes en charge du culte orthodoxe roumain à Bonnert (Arlon) et Warisy (Rendeux). Que représente pour vous cette semaine pour l’unité des chrétiens?
Pendant des siècles, les chrétiens étaient dans un état d’ignorance mutuelle. Les contacts entre l’Orient et l’Occident chrétien étaient faibles. La semaine pour l’unité des chrétiens est pour moi le début d’un grand espoir, le début de l’unité de l’Église du Christ. Cette unité commence maintenant, nous sommes en communion lorsque nous prions les uns pour les autres et lorsque nous prions ensemble. Nous cheminons ensemble vers le Royaume de Dieu et nous demandons au Seigneur de nous aider à dépasser les murs de séparations qui ont été érigés pendant des siècles.
Dans le cadre de cette semaine, vous avez prêché, ce mercredi, à Champlon (Tenneville). Quels ont été les grands axes de votre intervention?
La phrase clé de mon homélie était la suivante: «Par notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu nous trouvons la vraie liberté de notre âme». Le Christ nous libère de la haine, de l’égoïsme, du matérialisme extrême et des artifices éphémères que notre société essaye de nous vendre. Notre foi commune est pour nous une raison de chercher davantage des moyens pour reconstruire l’Unité de l’Église chrétienne.
Quelles sont les différences fondamentales entre votre culte et le culte catholique?
Je ne rentre pas dans les détails, mais il y a quelques différences dogmatiques. Une autre différence importante réside dans le rôle du pape. Dans l’Église orthodoxe, l’accent est mis sur la communion fraternelle entre tous les évêques, aucun évêque ne peut avoir un pouvoir juridique sur un autre. Le Patriarche de Constantinople a une primauté honorifique parmi les autres évêques orthodoxes, mais pas une primauté juridique.
L’orthodoxie souffre-t-elle également des mêmes soucis que le catholicisme, notamment le manque de ministres du culte?
Les soucis de l’Église orthodoxe sont différents de celles de l’Église Catholique. Dans les pays Orthodoxes il n’y pas une crise de vocation. Malgré cela, l’Église orthodoxe peut sentir la nécessité d’avoir plus des prêtres en diaspora. L’Église Orthodoxe a connu d’autres réalités sociales dans les pays de l’est de l’Europe. La révolution culturelle de mai 68 n’a pas eu le même impact chez nous qu’en Occident.
Vous occupez, à Warisy, une église catholique. Quel accueil vous a été réservé?
Nous avons été très bien accueillis et nous sommes très reconnaissants à l’abbé Pascal Roger, le doyen, ainsi qu’au secteur pastoral de Rendeux. Grâce à leur amour et leur accueil nous nous sentons à Warisy «chez nous» et non pas en «diaspora».