Marcouray, la reconversion de l’église en salle de fêtes est réussie
Vingt ans après la décision de désaffecter l’église de Marcouray, le pari est une réussite. «Sans ça, le bâtiment serait mort», dit la bourgmestre.
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Publié le 23-12-2017 à 07h00
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Le 30 avril 2006, on inaugurait la nouvelle salle de village de Marcouray (commune de Rendeux). En réalité, les travaux d’aménagement de l’église désaffectée venaient de se terminer après un long processus de sept années.
La commune de Rendeux qui compte environ 2 300 habitants possède pas moins de douze églises construites entre 1860 et 1880. C’est dire si parfois leur état nécessite des investissements pour les maintenir debout; cela représente un gros poste pour une petite Commune.
Dans son discours d'inauguration de l'église transformée, en 2006, le bourgmestre de l'époque, Benoît Tricot, avait sorti sa calculette: «Si en 1997 l'intervention communale pour les frais de fonctionnement des bâtiments religieux et subsides aux fabriques se montait à 55 000 euros, elle est passée à 80 000 euros en 2006. Ce à quoi je dois ajouter les réparations aux clochers de Chéoux et Marcourt pour 110 000 euros en 5 ans.»
Une note de 575 000€
Le mayeur avait rappelé que la transformation: assainir, sauvegarder et pérenniser ce patrimoine majeur de la commune a pu être réalisé grâce aux subsides de l’Europe et de la Région. Le montant total des travaux était de 575 000€ subsidiés à 80%. Intervention communale de 110 000 euros.
Au début les années 2000, nous étions allés dans le village pour demander comment les paroissiens accueillaient l’idée de «désacralisation» de leur église.
Là, les avis divergeaient, certains voyant d’un mauvais œil l’idée de voir transformer en dancing, par exemple, un édifice où ils avaient été baptisés et où ils s’étaient mariés. D’autres étaient plus confiants se disant que leur église de toute manière ne servait déjà plus depuis quelques années puisque les fidèles se rendaient à la messe à Marcourt ou à Beffe.
«C’était ça ou la mort de l’édifice»
Et aujourd’hui près de 20 ans après la décision de transformer l’édifice, quelles conclusions tirer?
La bourgmestre Lucienne Dethier explique: «Avec le recul, je suis persuadée que c'était la bonne décision à prendre parce que sans ces aménagements, l'église aurait sans doute été abattue. Il y avait des tas de problèmes, dont la mérule. Et puis, comme d'un côté les paroissiens avaient été invités pour toutes ces raisons à aller suivre les offices ailleurs et que de l'autre, les villageois réclamaient une salle de village pour l'organisation de festivités locales, l'idée a fait son chemin. Une fois le feu vert de l'évêché obtenu, nous avons pris les choses en main.»
La bourgmestre souligne aussi le fait qu’une partie du chœur de l’église a été séparée du reste de la salle et qu’on pourrait encore y organiser une cérémonie religieuse familiale comme un baptême ou même une fête laïque.
L'église a été vidée de son mobilier qui a été distribué dans les autres églises de l'entité; le chemin de Croix a été confié à celle de Rendeux-Bas, etc. Une annexe permettant l'accès notamment aux personnes à mobilité réduites, des trottoirs tout autour de l'église, une plaine de jeux, des parkings adaptés aussi aux PMR en font un lieu remarquable: «D'ailleurs si vous regardez l'église de face, surtout depuis qu'il y a la crèche, on ne pourrait jamais soupçonner qu'il s'agit d'une salle de village, poursuit Lucienne Dethier. D'ailleurs les cloches sont restées au clocher.»
«Les gens se sont habitués»
C’est là qu’on organise des expos, des fêtes ou même des émissions de radio comme… Les enfants de Chœur de J.J. Brunin.

«Lors de la kermesse de Marcouray, les villageois y organisent un concert, un karaoké ou un quiz. Cela reste calme et dans les normes. Je n'ai jamais entendu aucune réclamation, même de la part des plus anciens du village. Je crois que tout le monde a compris que ce n'est plus possible de conserver toutes les églises et chapelles comme ce fut le cas jusqu'ici.» dit encore Mme Dethier
Tout le monde satisfait? Même quand une bande d’étudiants liégeois vient organiser dans l’ancienne église de Marcouray un baptême qui tourne mal?
«Oui, bien sûr, cela, c'est regrettable; mais quand la salle a été louée, lesdits étudiants ont pris garde de dire ce qu'ils allaient faire. Nous avons été piégés sur ce coup-là», conclut la bourgmestre de Rendeux.
Au tour de la chapelle de Waharday

Il est dans les intentions de la Commune de Rendeux de demander à l’évêché l’autorisation de désaffecter la chapelle Saint-Martin du hameau de Waharday, situé au-dessus de Chéoux. Les habitants de la cinquantaine de maisons souhaiteraient eux aussi avoir une salle où se réunir. Il n’y a plus d’office dans la chapelle depuis belle lurette et l’opération pourrait donc aboutir vite, révèle encore la bourgmestre de Rendeux.

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