Massacre de Ronzon: deux mutismes et toujours mille questions
Le trio inculpé pour le massacre de Ronzon reste en prison. Mais l’enquête n’a pas encore marqué d’avancée décisive.
Publié le 29-10-2016 à 09h22
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Le trio inculpé pour le massacre de Ronzon (Rendeux) a comparu ce vendredi matin pour la deuxième fois devant la chambre du conseil de Marche-en-Famenne. Les mandats d’arrêt ont été prolongés pour un mois, aucun avocat n’a d’ailleurs demandé de remise en liberté.
Radwan Elmi-Galib (29 ans), de Charleroi, est détenu à Arlon. Il maintient sa position: il était bien sur les lieux avec Sébastien Kesteman, mais il n’a participé à aucun fait et ne peut donc rien raconter de concret.
Sébastien Kesteman (30 ans), de Bruxelles, est détenu à Namur. Il reste muet et conteste purement et simplement toute participation. Ils restent tous deux inculpés de meurtres pour faciliter le vol et d’assassinats. La défense de Kesteman a été reprise par Me Dimitri de Béco, de Bruxelles; Mes Sébastien Maquel et Mélina Orban poursuivent leur mission pour Elmi-Galib.
Jennifer S., compagne de Radwan, est en prison à Marche. Elle «reconnaît avoir fait une grosse connerie» en utilisant des cartes bancaires en les sachant volées, mais elle maintient qu’elle ignorait d’où elles provenaient. Elle n’est inculpée que de recel informatique et d’association de malfaiteurs. Sa position semble tenir la route: si elle avait su que les cartes étaient tachées de sang, aurait-elle choisi un automate bancaire équipé d’une caméra? Elle est défendue par Mes Renaud Duquesne et Sylvain Danneels.
La défense a introduit des requêtes pour des devoirs d’enquête supplémentaires. Notamment une confrontation entre les deux inculpés.
Pour l’heure, les enquêteurs ont surtout cherché autour des trois protagonistes afin de débusquer d’autres personnes impliquées dans cet affreux massacre. Car des complices qui courent toujours peuvent effacer des indices, polluer le dossier d’instruction.
Mobile mystérieux
Le mobile de ce double crime reste mystérieux. Vraisemblablement la recherche d’argent, mais le couple n’était pas particulièrement aisé. Une hypothèse parmi d’autres: les auteurs du vol pensaient que le couple avait gagné de l’argent au poker, une information qui leur serait parvenue par le téléphone arabe.
Les expertises psychologiques et psychiatriques, toxicologiques, ainsi que les analyses de traces d’ADN et de sangs sont en cours. Leurs résultats pourront en tout cas apporter, ou non, des preuves matérielles sur la présence des inculpés dans la maison. Tout en sachant qu’ils étaient déjà venus, une fois, auparavant. Sans doute pour un repérage, officiellement en vue de confier du lettrage de camionnette à Nathan Kettani, graphiste.
Par la suite, une reconstitution pourrait enrichir le dossier, mais il est trop tôt pour l’envisager devant l’indigence actuelle d’éléments.
Des membres des familles des deux victimes se sont constitués parties civiles.