« On ne lâche pas la pression pour Olivier »
Le beau-frère du travailleur humanitaire belge emprisonné en Iran, Olivier Vandecasteele, a rencontré des élèves de secondaire ce vendredi. Depuis plusieurs semaines, la famille va sur le terrain pour alerter sur son sort.
Publié le 14-01-2023 à 07h23 - Mis à jour le 14-01-2023 à 07h24
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Le camion ne passe pas inaperçu. La photo d’Olivier Vandecasteele s’y affiche en grand. Depuis plusieurs semaines, depuis que sa famille a révélé publiquement son sort, le visage de l’humanitaire emprisonné en Iran est désormais connu de beaucoup de Belges.
Au volant de ce camion, Joris Brabant, beau-frère d’Olivier Vandecasteele s’est arrêté ce vendredi en province de Luxembourg pour rencontrer des élèves de l’institut de Saint-Joseph de Carlsbourg (Paliseul) et de l’Institut Sainte-Marie de Bouillon.
"On occupe le terrain et on ne lâche pas la pression pour Olivier qui est au courant de la mobilisation" explique Joris Brabant. Kiné, ce dernier a mis ses occupations professionnelles entre parenthèses. Comme le reste de la famille d’ailleurs.
Une pétition lancée par Amnesty International
Alors que les proches du travailleur humanitaire avaient gardé le silence durant plusieurs mois, à la demande des autorités belges privilégiant la voie diplomatique, ils ont décidé de porter leur combat sur la place publique d’abord dans la région de Tournai, d’où la famille est originaire. Le mouvement a depuis gagné le pays.
Un combat avec le soutien actif d’Amnesty International. Vendredi, Joris était d’ailleurs accompagné de l’ancien procureur du roi de Neufchâteau, Michel Bourlet, président du groupe local Semois et Lesse d’Amnesty. Lors de chaque rencontre, chacun est invité à signer la pétition lancée par l’association de défense des droits humains.
"Partout où nous allons, les gens sont sensibles au sort d’Olivier, explique Joris Brabant. On explique la situation en Iran et ce qu’est une ONG. Les jeunes ont des questions pertinentes et veulent faire quelque chose. Certains, par exemple, demandent s’ils peuvent avoir des affiches pour les afficher dans leur club de sport."
La famille d’Olivier Vandecasteele compte d’ailleurs beaucoup sur cette "pression" citoyenne alors que la voie diplomatique n’a pas encore abouti.
La Cour constitutionnelle a aussi suspendu la possibilité d’appliquer un traité entre la Belgique et l’Iran qui pourrait permettre d’"échanger" le travailleur humanitaire contre le diplomate iranien Assadollah Assadi, condamné en Belgique à 20 ans de prison pour tentative d’attentat terroriste.
La santé d’Olivier Vandecasteele selon les informations obtenues par ses proches continue de se dégrader. "Il ne pèse plus que 46 kg et dans sa cellule, il ne fait que 5 degrés, explique son beau-frère. Début de cette semaine, nous avons appris qu’il était condamné finalement, après un simulacre de procès, à 40 ans de prison et à 74 coups de fouet. C’est ce qui a été le plus difficile pour les enfants. Olivier est le parrain de notre fille qui le considère comme un dieu."
Une mobilisation quotidienne
Les proches d’Olivier Vandecasteele sillonnent le pays avec trois petits camions.
"Nous sommes passés par Redu avant les fêtes et nous avons profité de Viva For Life pour nous rendre à Bertrix, confie Joris Brabant. Après avoir rencontré les élèves, j’ai aussi vu le bourgmestre de Bouillon qui va envisager de signer une motion au niveau communal. Chaque petite action a son importance. Nous bénéficions aussi de relais médiatiques. En deux jours seulement, la pétition a récolté 16 000 signatures en plus. Ce qui est immense."
La famille espère aussi que les autorités feront tout ce qui est en leurs moyens. "Nous espérons aussi une solution venant de l’Europe car Olivier n’est pas le seul détenu qui peut être considéré comme monnaie d’échange pour un régime comme l’Iran", rappelle le beau-frère du travailleur humanitaire belge.
La famille répond dès qu’elle le peut aux demandes de rencontres. D’autres auront d’ailleurs encore lieu dans des écoles de la province.
Vendredi en fin de journée, Joris a encore fait un arrêt à l’Euro Space Center de Transinne, qui a relayé la cause, pour y déposer des affiches. Avant de reprendre la route avec la grande photo d’Olivier Vandecasteele.
Infos: groupe Facebook « freeoliviervandecasteele »