Elle donne la parole aux silencieux

Récits de soldats devenus inconnus, voyage sur les traces pour ne pas oublier. M.-H. Prouteau signe un récit émouvant.

Marielle GILLET
Elle donne la parole aux silencieux
Ce récit a bel et bien la beauté de la poésie et la force du documentaire. ©ÉdA

« Comment vit-on debout après les ruines? » C'est un peu le fil rouge qui traverse, entre les lignes, le vibrant récit de Marie-Hélène Prouteau, Le Cœur est une place forte, édité chez «La part commune». L'histoire est une fiction, nouée de réalisme et de poésie. L'auteure est partie d'un livret militaire de la Grande Guerre, perdu dans la terrible bataille du 22 août 1914, à Maissin (Paliseul), retrouvé dans le grenier du presbytère avec 430 autres, un jour de 1961. Celui d'un soldat du 19e R.I de Brest, mort depuis longtemps (NDLR: Lire en interview). Un livret vierge, «résolument vide». Dans lequel tout peut être écrit. Dont le pire. L'auteure ne prétend pas être historienne, mais a entrepris un véritable «travail» d'investigation sur les chemins de la guerre. En outre dans nos contrées et «le Luxembourg belge», comme évoqué dans le récit. Pour rappel, au cours de l'été 1914, les troupes allemandes et françaises se battent autour d'une douzaine de localités du sud de la Belgique. Ces affrontements font partie de la bataille dite «des frontières», qui est entrée alors dans l'histoire comme une des plus meurtrières de la Grande Guerre. Le Cœur est une place forte est un livre-diptyque composé de deux albums: «Album I: Revenance»/«Album II, Sous les pierres, la mémoire».

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