Un projet de maternité porcine à Verlaine (Neufchâteau)
Une maternité porcine à Verlaine, c’est le souhait d’un exploitant chestrolais, associé à un jeune éleveur flamand. Leur avant-projet a été présenté à la population.
Publié le 15-03-2023 à 11h04 - Mis à jour le 15-03-2023 à 11h05
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Ce mardi soir, une soirée d’information à la population s’est tenue à la commune de Neufchâteau. Devant une vingtaine de personnes, l’éleveur chestrolais Patrick Vanquaethem a présenté un avant-projet qu’il souhaite mettre en place sur son site professionnel situé à Verlaine. En effet, l’homme envisage de transformer sa porcherie d’engraissement en maternité porcine pour la production de porcelets.
"Je rentre actuellement dans ma soixantième année et je pense au futur souligne-t-il. Mes enfants n’ont jamais été tentés de reprendre l’exploitation et j’ai donc lancé un appel à candidature. Anton Vanschoubroek, un jeune agriculteur flamand, s’est montré intéressé par le site mais pas par l’engraissement. Son souhait est de travailler avec les truies, une aubaine pour moi puisque j’ai commencé mon exploitation par cela. Terminer ma carrière en participant activement à cette transition me plaît beaucoup".
Actuellement, l’exploitation de M. Vanquaethem peut accueillir pas moins de 5477 porcs. Pour le nouveau projet, pas question d’avoir autant de bêtes. "On partirait sur 2000 truies ainsi que 500 truies d’élevage, poursuit l’entrepreneur. Pourquoi limiter ce nombre ? Réduire de moitié l’élevage permet de rester dans les mêmes normes, en termes de besoins et de pollution qu’actuellement. Il faut savoir qu’une truie est plus imposante et demande plus d’espace qu’un porc".
Mais ce nouveau projet impose la construction de nouveaux bâtiments, en plus de ceux déjà existants, afin de garantir un confort de vie pour les animaux.
Toute une chaîne à mettre en place
Concrètement, un bâtiment servirait à inséminer artificiellement les truies. On parle de plus de 360 bêtes inséminées en l’espace d’une semaine. Viendrait ensuite une période d’attente de quatre semaines avant la mise en liberté des truies, en groupe, pour la période de gestation. Les 360 truies seraient ainsi réparties dans trois zones différentes en fonction de leur profil.
Les bêtes passeraient ensuite dans la partie maternité où elles auraient la possibilité de mettre leurs petits au monde en liberté. "À l’image de ce qui se fait actuellement au Danemark", précise Patrick Vanquaethem.
Les porcelets seraient ensuite mis au grand confort de la chaleur pour grandir progressivement jusqu’à atteindre les 20 kg, poids idéal pour partir à l’engraissement.
Les différents nouveaux bâtiments, indispensables pour mettre toute cette chaîne en place, seraient construits à l’arrière des structures existantes et donc pas du côté de la N 40 reliant Libramont et Neufchâteau.
Étude d’incidences sur l’environnement
Actuellement, il est bien important de souligner que ce type d’exploitation n’en est qu’au stade de l’avant-projet. Lequel impose une demande de permis de classe 1, ce qui oblige à réaliser une étude d’incidences sur l’environnement.
"À ce stade, le but est d’informer la population et de donner la possibilité aux gens d’émettre des remarques et des suggestions sur cet avant-projet, souligne le bureau EurECO, en charge de l’étude d’incidences. Pour le moment, aucune demande de permis n’a été introduite. Dans les prochaines semaines, l’étude va suivre son cours. Effluents, émissions de gaz, bruits, tout va être analysé. Tenant compte des remarques et conseils, les promoteurs devront ajuster leur projet en fonction de l’étude, avant de le soumettre en enquête publique. À ce moment-là, la population et la Commune auront de nouveau leur mot à dire".
En attendant, les personnes désireuses de donner leurs avis ou leurs remarques sur l’avant-projet, peuvent les formuler par écrit à la Commune jusqu’au 29 mars 2023.