Michèle Mons delle Roche: «Je ne voulais pas être le pantin d’Yves Evrard»
Michèle Mons delle Roche sort du bois pour, dit-elle «rétablir la vérité». Son ‘crime’est, selon elle, d’avoir refusé d’être le pantin d’Yves Evrard. Selon elle, les dés étaient pipés dès le départ.
Publié le 19-10-2021 à 19h26
:focal(545x372:555x362)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/A5AALWUZBVGCRC5R2LTZJ5OLSM.jpg)
Michèle Mons delle Roche, qui est toujours bourgmestre en titre de Neufchâteau tant que le conseil communal – dont on ne sait encore quand il pourra se réunir –, aura avalisé sa démission de son mandat, siège désormais comme indépendante. Tout comme l’ex-président du conseil Philippe Bruliau. Tous deux ont quitté la liste Pour Vous, tirée par Yves Evrard.
Mme Mons delle Roche avait promis d'expliquer pourquoi elle avait pris cette décision vendredi dernier. Elle l'a fait mardi en fin d'après-midi dans une interview qu'elle aurait bien vu être intitulée « La vérité, toute la vérité, rien que la vérité». C'est donc sous cette forme de serment qui n'est pas sans lui rappeler sa carrière d'avocate et de magistrate, qu'elle entend bien «rétablir la vérité», dit-elle.
Mme Mons delle Roche, comment expliquez-vous cette décision en dehors de ce que vous écriviez sur votre Facebook vendredi?
Par une série de coups fourrés dont j’ai été la victime. Avec le recul, je me rends compte qu’à aucun moment, Yves Evrard n’a voulu prendre le mayorat. Son choix était fait dès la confection de la liste: il resterait député quoi qu’il arrive. Il a fait miroiter qu’il serait mayeur tout d’abord à sa propre liste, puis aux habitants. Il m’a fait croire, jusqu’à la veille de la présentation de notre majorité à la presse, que je serais 1re échevine et lui bourgmestre. Il m’a menti. Il a menti à toute la liste. Il a menti à tous les Chestrolais.
Qu’est-ce qui vous permet de dire cela?
Un seul exemple: la veille de la présentation de l'alliance avec la 3e Piste à la presse, nous sommes invités chez le président du MR Georges-Louis Bouchez. Benoît Piedbœuf (NDLR: président du MR provincial) est présent aussi dans le bureau. Pendant plus d'une heure, les deux hommes vont tenter en vain de faire fléchir M. Evrard. Il ne voulait rien entendre et leur a dit que rien ne le ferait changer d'avis: il resterait député. Pas question qu'il soit mayeur. Il a tenu bon. Il leur a même promis que «jamais plus à l'avenir il ne briguerait le mayorat de Neufchâteau». Il faut qu'on le sache cela.
«M. Evrard avait prévu de tirer les ficelles en coulisses»
Et à vous que vous ont-ils dit MM. Bouchez et Piedbœuf?
Qu’il fallait que je laisse mon mandat de bourgmestre à Simon Defat au début de 2024. Je n’étais pas d’accord. J’aime aller au bout des choses. Je suis entrée en politique comme on entre en religion et je peux vous dire que j’ai accompli mon sacerdoce jusqu’au bout. J’ai eu moins de résistance que M. Evrard. J’ai accepté le deal.
Et vous voilà donc bourgmestre de Neufchâteau
Oui, mais je n'ai jamais demandé à l'être, moi! Yves Evrard m'a dit ceci: «Ne te tracasse pas, je serai là et je te dirai quoi faire». Cela m'a blessée. D'accord, j'étais novice, mais jamais personne ne m'a dicté la conduite à suivre.
J’ai refusé d’être une bourgmestre de pacotille; le pantin de M. Evrard qui avait prévu de tirer les ficelles dans l’ombre, en coulisses.
Il a pris cela comment?
Il est entré dans une grosse colère. Il m’a dit que je n’aurais aucun conseil, aucune aide; qu’il réservait cela à son poulain, Simon Defat, qu’il aurait aimé voir à ma place. Lui, aurait accepté d’être sa marionnette. Ce fut le début d’un long processus où M. Evrard m’a fait un tas de coups en douce, jusqu’à cette conférence de presse sur le sport qu’il a organisée dans mon dos avec l’échevine Mme Evrard. J’ai appris ça le matin, en lisant mon journal!