L'ancien curé d'Aubange et Flawinne, devenu éducateur, poursuivi pour attentat à la pudeur
Gilbert Hubermont, déjà condamné pour fait de mœurs comme prêtre, est poursuivi pour des abus sur un pensionnaire du centre où il était éducateur
Publié le 06-07-2021 à 14h18
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QRKJSNGWSFDCZLCOZ76FYZZEFI.jpg)
Déjà condamné par le passé pour avoir abusé de mineurs alors qu’il était prêtre, Gilbert Hubermont, ancien curé à Aubange dans les années 80 puis à Flawinne dans les années 90, se retrouve à nouveau devant la justice pour faits de mœurs.
L’intéressé, qui a déjà perdu son état clérical pour l’Église, s’est retrouvé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau pour répondre d’attentat à la pudeur.
La victime est un jeune homme de 20 ans, mais avec un âge mental de 15-16 ans, qui était hébergé au centre Banalbois à Hatrival.
Gilbert Hubermont travaillait comme éducateur au sein de cette structure accueillant des hommes en difficulté. Lors du premier confinement suite au coronavirus au printemps 2020, les pensionnaires avaient été amenés à devoir quitter le centre. La victime avait eu une solution d’accueil temporaire dans un hébergement aménagé à l’Hydrion à Arlon mais il ne s’y plaisait pas.
Gilbert Hubermont, sans que la direction de Banalbois ne soit au courant, avait alors proposé d’accueillir le jeune homme chez lui en avril et mai 2020. C’est durant ce laps de temps que l’ancien curé, âgé aujourd’hui de 61 ans, s’est rendu coupable d’attouchements et d’actes à connotation sexuelle. Lorsque le centre avait rouvert, le jeune homme avait tout expliqué à une éducatrice et une plainte a été déposée par la direction. Le prévenu avait été placé sous mandat d’arrêt avant de voir sa détention préventive levée, voici quelques semaines, dans l’attente de son passage au tribunal. Des images pédopornographiques ont aussi été découvertes sur son ordinateur. Le centre Banalbois a par ailleurs licencié son éducateur.
Quatre ans de prison réclamés
«La victime, ressemblant à un ado, a été happée par Mr Hubermont qui est chasseur d'opportunités», estime Me Paul-Emmanuel Ghislain, conseil du jeune homme.
L’avocat de la partie civile réclame un euro provisionnel et une expertise pour évaluer les séquelles de la victime.
Du côté du parquet, le substitut Pierre d’Huart évoque des similitudes avec le dossier qui avait valu la condamnation de l’ancien prêtre, en 2012, par le tribunal correctionnel de Namur à 18 mois de prison avec sursis. Les victimes avaient parlé lorsqu’elles étaient devenues adultes et ont expliqué ce qu’elles avaient subi alors que le prêtre officiait en région namuroise.
«Tous les signaux d'alerte doivent normalement s'activer dans la tête de Gilbert Hubermont mais il espérait peut-être un silence comme celui de ses premières victimes», a lancé le représentant du ministère public. Le parquet réclame cette fois 4 ans de prison avec un éventuel sursis probatoire pour moitié, ainsi que l'interdiction d'officier dans une institution.
Au niveau de la défense, Me Benjamin Dethier parle de «vieux démons qui ressurgissent» et ne voulant «plaider contre le dossier» s'en réfère à la justice. L'avocat du prévenu demande néanmoins que les conditions assorties à la peine trouvent un sens. Il souligne que, cette fois, son client a connu la détention préventive contrairement aux anciens dossiers. Le jugement sera rendu le 20 juillet..