Le père Jean-Marie n’est plus prêtre ici
Le père Jean-Marie Gsell, de la congrégation de Saint-Jean, a été rappelé en France. Il n’officiera plus en Belgique.
Publié le 14-11-2019 à 06h00
«Il est parti presque comme un voleur», voilà ce que disaient des paroissiens de Longlier, Massul, Verlaine et Tronquoy qui avaient pour prêtre, le père Jean-Marie Gsell, de l'ordre de Saint-Jean et dont le prieuré était basé à Libramont.
Le père a été rappelé par son ordre en France. Ses supérieurs tenaient un chapitre général voici une dizaine de jours et le père Jean-Marie devait en être, pour ne plus revenir en Belgique en tant que prêtre. Le religieux avait épuisé son temps chez nous.
Dix-sept ans et puis s’en va
Il n'est pas non plus «parti presque comme un voleur». Il reviendra quelques fois pour régler des choses pour, dit-il «ne laisser personne en plan», que ce soit au prieuré ou dans ses quatre paroisses. Dans les prochains jours voire prochaines semaines, «quand on aura donné du temps au temps, les choses vont s'arranger», souligne encore le père Jean-Marie qui, au départ de ses confrères, voici cinq ans, était resté pour fermer le prieuré de Libramont. Il avait obtenu de son ordre de rester une année supplémentaire, puis d'autres de rabiot. Il sera resté au total dix-sept ans au service de ses paroissiens assurant avec enthousiasme ses nombreuses activités pastorales.
Il a désormais rejoint son ordre dans le sud de la Bourgogne, à Fley, du côté de Chalon-sur-Saône.
Le père Jean-Marie a envoyé un communiqué à ses paroissiens le 2 novembre dernier dans lequel il redit son bonheur d'être resté toutes ces années à leur service: «Cependant, nous savons qu'en ce monde tout a une fin. Je vais malheureusement devoir vous quitter, rappelé par ma congrégation qui prend cette décision maintenant à l'occasion de son chapitre général dont elle a tenu les assises dans sa maison mère au mois d'octobre. Notre évêque a pris acte de la décision de la congrégation, et me demande donc de cesser toute activité paroissiale et pastorale à partir du lundi 4 novembre 2019. Votre interlocuteur devient directement le doyen de Neufchâteau, l'abbé Roger Ahoua.»
Incardination? Trop tard
Des paroissiens se sont émus de cela. Ils nous ont d’ailleurs transmis des messages d’inquiétude se demandant dans quelle mesure le père Jean-Marie ne pourrait pas rester prêtre dans le diocèse de Namur.
Nous l'avons interrogé sur le sujet et il n'est pas dans cette logique-là, ou du moins n'y est plus: «Voici quelques années, j'avais demandé mon incardination et cela n'avait pas été possible. Je remercie les paroissiens qui se soucient pour moi, mais je ne me vois pas aujourd'hui rééditer cette demande. Il faut laisser les choses se décanter. J'ai un tout autre projet.»
«L’évêché n’y est pour rien»
Nous avons demandé au doyen Ahoua de quelle façon sera remplacé le père Jean-Marie. «Je vais, répond-il, m'occuper des quatre paroisses qu'il desservait et du même coup, elle passe dans ce qu'on appelle le grand secteur paroissial de Neufchâteau. Depuis le 4 novembre, date de la cessation des activités du père Jean-Marie, les offices et les cérémonies religieuses ont eu lieu dans ces quatre paroisses. Avec les prêtres du doyenné, nous allons nous partager les différentes tâches: catéchèse, baptêmes, enterrements, confirmations, mariages, etc.»
L'évêché désignera-t-il un nouveau prêtre? Tout cela fait l'objet de discussion. Il reste en tout cas un presbytère à Longlier, celui qu'occupait le père Jean-Marie quand il n'était pas au prieuré. «Je suis en train de réorganiser tout cela pour ne pas qu'en souffrent nos paroissiens. En tout cas, ce que je peux affirmer, c'est que l'évêché n'a rien à voir avec la décision de rappeler le père Jean-Marie en France», ponctue l'abbé Ahoua.