Augmenter la biodiversité sous les lignes à haute tension

Gérard Jadoul (Solon) caressait l’idée de restaurer la biodiversité sous la ligne Tenneville-Nassogne. De fil (électrique) en aiguille (d’épicéa), le projet a grandi au long de deux années de travail et il a été retenu par la Commission européenne. Novateur et international, il concerne la Wallonie et la France, avec ses zones alpestre et méditerranéenne, dont les expériences et les résultats pourront ensuite être valorisés pour les 27 pays de l’Union.

Concrètement, le travail de l’équipe de sept personnes concernera 130km de lignes à haute tension en zones forestières dans les deux pays pendant cinq ans. Les gestionnaires de lignes ne visaient que la sécurité: éviter, chez nous, que hêtres ou épicéas ne constituent un danger ; donc, pas d’arbres à proximité et un gyrobroyage de temps en temps pour garder les corridors dégagés.

Désormais, les zones de 50m de large ou plus seront réduites par la création de lisières en dégradé de taille. Des essences plus petites seront installées, comme des sorbiers, des pommiers sauvages (avec AGEPA ASBL), des aubépines. Ces espèces disparues au nom de la rentabilité forestière vont ainsi recoloniser les forêts, faire revenir d’autres plantes et toute une faune. Des mares vont être creusées, des tourbières restaurées. Les plantes invasives seront éradiquées, des prairies, de pâturage, de fauchage ou fleuries seront instaurées et entretenues. Des papillons jusqu’au grand gibier, tous y trouveront leur compte.