Le Mussipolitain rebelle s’en tire bien
Le tribunal n’a pas pris en compte sa plainte contre les policiers et une interview dans la presse où il attaquait leur probité.
- Publié le 31-05-2023 à 07h00
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Rentré en voiture d’une soirée trop arrosée dans un café de Saint-Léger, le jeune homme de Mussy-la-Ville a cru voir un renard traverser la route, a donné un coup de volant et s’est retrouvé dans le bas-côté après avoir fait trois tonneaux et arraché un arbre. Il prétend qu’il roulait paisiblement à 90 km/h. La suite fut croquignolesque avec l’arrivée de quatre policiers, dont un qui avait déjà eu maille à partir plusieurs fois le prévenu, un coup de poing dans le visage d’une verbalisante, des coups de pied vers les parties génitales d’un policier, un coup de boule vers un autre, des menaces et des insultes. Le mussipolitain est resté au cachot jusqu’au lendemain.
Quelques jours plus tard, il a déposé plainte contre les policiers pour avoir subi des violences et avoir été laissé longtemps à l’abandon malgré ses blessures. En même temps, il contactait nos confrères de Sud Info qui consacrait un article à sa version des événements.
Des regrets et des excuses tardifs
Le tribunal correctionnel d’Arlon a suivi les arguments de Me Dimitri Soblet dans l’affaire concernant du prévenu de 24 ans. "Je ne veux pas qu’il soit jugé sur autre chose que sur les préventions pour lesquelles il est jugé aujourd’hui, précisait Me Soblet. C’est-à-dire outrages et menaces envers les policiers. Le reste, c’est du périphérique dont le tribunal ne doit pas tenir compte. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un non-lieu suite à la plainte de mon client, qu’il n’y a pas eu provocation de la part des policiers."
Du côté de Me Marc Kauten, le conseil de la zone de police de Gaume et des policiers, la vision du dossier n’était pas la même. "Le prévenu a jeté le discrédit sur le travail de mes clients qui ont tous été blessés à des degrés divers et subi des arrêts de travail. Je demande un dédommagement allant de 2 500 € à 750 € en fonction de la gravité des dommages physiques.", avait relevé le conseil.
Le juge André Jordant a tenu compte des excuses et des regrets que le prévenu a finalement accepté de délivrer lors de l’instruction d’audience, de son jeune âge et de son emploi en CDI. Il n’a pas suivi le ministère public qui avait requis trois mois d’emprisonnement et 800 € d’amende. Le prévenu devra effectuer 65 heures de peine de travail et s’acquitter d’un peu moins de 700 € de frais de justice. Il devra dédommager les différentes parties civiles à concurrence d’un euro provisionnel pour chacun, avant qu’une prochaine audience ne fixe le montant exact à payer.