Frapper un ambulancier entraîne une peine plus grave
Cela a été rappelé ce lundi à Arlon devant le tribunal correctionnel.
Publié le 18-01-2022 à 06h00
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Le prévenu d'une quarantaine d'années qui a comparu ce lundi matin devant le juge Philippe Nazé à Arlon garde la tête basse: " Je regrette vraiment ce qui s'est passé".
Le 22 octobre 2018, au moment des faits, le prévenu était dans une passe difficile, il a fait une tentative de suicide. Il a appelé en état de détresse sa sœur après s’être enfilé une bouteille de vin et avoir avalé une tablette de médicaments.
"Aussi, quand les ambulanciers et le médecin du SMUR sont arrivés chez lui pour lui porter secours, mon client a eu un comportement désordonné et incontrôlé alors qu'il était quelques minutes plus tôt dans un état de coma médicamenteux", plaide Me Vinciane Pétrilli, conseil du prévenu.
"Il s'en est pris à un ambulancier, lui a porté un violent coup sur la tête à l'aide d'un vase. Je représente cet ambulancier qui est partie civile et s'est retrouvé partiellement quelques jours en incapacité de travail. Cet événement l'a fortement marqué! Un ambulancier n'est quand même pas formé pour faire face à de tels gestes violents", avance Me Frédéric Gavroy, partie civile réclamant 1€ provisionnel pour l'ambulancier et des réserves pour une expertise médicale.
Le procureur du roi Étienne Donnay, qui siégeait ce lundi à Arlon, rappelle que "la qualité de la victime (secouriste) entraîne une circonstance aggravante dans la qualification des faits. Je réclamedès lors une peine de 5 mois de prison et une amende de 100€ contre le prévenu, mais je ne suis pas opposé à un sursis probatoire ou à une peine de travail ".
Il est devenu un autre homme
L’avocate du prévenu, Me Pétrilli, rappelle que l’année 2018 avait été épouvantable pour son client. Quelques mois avant le grave incident avec l’infirmier, le prévenu avait été pris dans une affaire de trafic de drogue et avait même été séquestré deux jours en France par une bande de trafiquants!
"Pour ces faits de stupéfiants, mon client a été condamné en 2019 à 20 mois de prison par la cour d'appel de Liège, mais avec l'octroi d'un sursis probatoire. Je demande au tribunal correctionnel d'Arlon de pouvoir ordonner une absorption de cette condamnation avec ces faits de coups à l'ambulancier", avance l'avocate. En d'autres mots, le juge estimerait suffisante la peine de 20 mois avec sursis probatoire déjà prononcée en 2019 par la cour d'appel et ne prononcerait pas de peine supplémentaire.
"D'autant plus que mon client a changé, est père de famille et a maintenant un emploi stable dans un service public de la région", ajoute l'avocate de la défense.
Le jugement sera rendu le 21 février.