A Musson, les enfants jouaient entre les plants de cannabis de papa
Le Mussonais, père des deux enfants, s’est montré arrogant devant le tribunal et s’est présenté comme le roi du cannabis.
Publié le 04-12-2021 à 06h00
Le 9 décembre 2019, les policiers de la zone de Gaume, alertés par des informations de trafic de cannabis, ont perquisitionné une maison de Baranzy (Musson). Ils ont été stupéfaits de tomber sur une plantation de cannabis importante, au milieu de laquelle jouaient deux enfants de 7 et 3 ans.
Lors de l’audience d’instruction, la juge Florence Brilot en avait vu de toutes les couleurs pour sa dernière séance au tribunal correctionnel. Le planteur de cannabis s’était montré arrogant, à tel point que son avocat, Me David Moinet, l’avait menacé de ne plus le défendre.
La juge avait eu beau menacer le prévenu d’outrage à magistrat, de se mettre en colère et d’interrompre l’audience, l’homme avait poursuivi son show.
Âgé de 33 ans, de nationalité grand-ducale, l’homme est poursuivi pour détention, importation, vente et culture de cannabis, avec la circonstance aggravante d’avoir organisé son business devant ses deux jeunes enfants.
"Je fume depuis que je suis ado. J'ai été un gros dealer quand j'habitais au Grand-Duché, se justifie-t-il fièrement. Ce que vous me reprochez aujourd'hui, c'est dérisoire par rapport à mon passé. Vous me parlez de quelques milliers d'euros et de quelques pots de cannabis pour ma consommation personnelle et celle de mon épouse."
Un jugement clément: 120 heures de travail
"Il a refusé d'ouvrir sa porte aux policiers, visiblement pour prendre le temps de planquer ce qui pouvait l'être, avait rappelé le ministère public. La forte odeur de cannabis qui se dégageait de la maison ne laissait place à aucun doute. 90 tiges de cannabis, 40 pots, des bocaux pleins sur la table de la cuisine, 150 gr dans les toilettes, des balances de précision et des sachets de conditionnement dans la chambre, une flopée de GSM ont été saisis. Ils ont également mis la main sur 870€ cachés dans l'élastique de son slip, 300€ dans ses poches et 1 570€ en petites coupures. Je requiers 14 mois de prison et 8 000€ d'amende qui viendront s'ajouter à une peine de trente mois, non encore effectuée, suite à une condamnation au Grand-Duché."
Malgré son attitude et les faits, le champion du cannabis s’en tire bien. Le juge André Jordant qui a repris le dossier l’a condamné à 120 heures de travail et 8 000€ d’amende, tout en assortissant l’amende d’un sursis de trois ans.