Messancy: des résultats financiers excellents mais la prudence est de mise
Comptes de la commune et du CPAS sont approuvés à l’unanimité. Une diminution probable des recettes et une hausse des taux d’intérêts sont tenues à l’œil.
Publié le 23-05-2023 à 18h14 - Mis à jour le 23-05-2023 à 18h15
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Le conseil communal de Messancy de lundi soir a été principalement consacré aux finances de la commune. D’abord à l’approbation du compte 2022 du CPAS et de ses premières modifications budgétaires. Yves Besseling, le receveur pour le CPAS, a présenté un bilan plus que satisfaisant. "Avec un très confortable boni de 194 000 €, on peut se féliciter d’un très bon résultat, relève-t-il. Le poste dépenses a été pourtant affecté par l’accueil des familles de réfugiés ukrainiens. Le déficit à l’extraordinaire de 87 000 € est principalement dû à l’achat de deux véhicules."
Le receveur se félicite que 91% de ce qui était prévu au budget, a bien été réalisé. Il note avec satisfaction que le déficit de la crèche prévu pour 327 000 € ait été limité à 269 000 €. Ces bons résultats permettront de financer l’extension du lavoir.
Plus d’un million et demi de boni
Le gros morceau financier suivait avec l’approbation à l’unanimité du compte communal pour l’exercice 2022. Présentés par le receveur communal Philippe Dekokker, les comptes messancéens affichent des résultats exceptionnels, puisqu’un boni de 1 591 383 € a été dégagé, alors que l’exercice précédent se situait à 1 290 447 €. "Même s’il n’y a pas eu de Covid, nous avons dû faire face à la première guerre aux portes de l’Europe depuis 75 ans, à une inflation galopante comme on n’en avait plus vu depuis 54 ans et à des problèmes de réchauffement climatique plus vus depuis dix mille ans, constate le receveur. J’ajouterai la désagréable impression que les problèmes financiers structurels de la région wallonne devront se payer un jour ou l’autre."
Les résultats sont en parfaite concordance avec ceux des exercices précédents, à l’exception de ceux de 2021 qui avaient été marqués par des problèmes de recettes de transfert. "Il est probable que ce compte 2022 soit celui d’une nouvelle ère peu réjouissante, poursuit Philippe Dekokker. Plus que jamais, il faudra jouer la prudence, mais la situation très saine des finances de Messancy est un atout non négligeable."
La large distribution de la Région ne pourra pas perdurer
À noter que le taux de réalisation par rapport au budget est de 90% pour les dépenses et de 100% pour les recettes, "ce qui est tout à fait inhabituel et qui est le reflet de la prudence au moment de l’élaboration du budget".
Philippe Dekokker fustige la Région wallonne: "La volonté politique de ne laisser personne au bord du chemin et surtout pas les grosses communes de l’axe Sambre-Meuse s’est traduite par une assez large distribution d’argent. Hélas, cette façon de faire taillée sur mesure pour des communes qui n’ont rien de commun avec Messancy, vont s’arrêter abruptement après 2024 et son échéance électorale. La Wallonie désargentée n’aura d’autre choix que de récupérer tous ces subsides. Les dépenses resteront les mêmes, mais nous ne pourrons plus compter sur des recettes équivalentes."
La commune de Messancy est très peu endettée et la charge de la dette peut être considérée comme anecdotique. "Je me réjouis de cette situation, apprécie le receveur communal. Vu la hausse des taux d’intérêts et l’état de notre trésorerie (14 151 688 €), nous devons envisager un recours à l’emprunt avec la plus extrême prudence."