Zoning de Weyler-Hondelange: Willy Borsus joue les équilibristes
Interrogé par le député Jean-Philippe Florent, le ministre de l’agriculture jongle entre maintien de l’agriculture et développement économique.
- Publié le 06-04-2023 à 06h30
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Le député Écolo Jean-Philippe Florent a de nouveau interrogé en commission ce mardi Willy Borsus à propos de l’artificialisation de 23 hectares de terres agricoles à Weyler-Hondelange. Il sollicite à nouveau du ministre wallon de l’Agriculture de préserver ces terres. "Une lettre signée par 130 citoyens et académiciens, mais aussi par des syndicats agricoles s’ajoute aux voix qui demandent depuis plusieurs mois de préserver les terres agricoles de Hondelange reconnues de très bonne qualité, pour le projet d’extension du parc d’activité économique Weyler-Hondelange porté par Idélux", rappelle le député, ajoutant que 53 000 ha de terres actuellement utilisées par l’agriculture sont d’ores et déjà constructibles au plan de secteur. Jean-Philippe Florent revient également sur la proposition d’Idélux. "Phaser l’artificialisation ne résout rien du tout au problème d’accaparement de terres agricoles pour les agriculteurs actifs et leurs repreneurs."
Willy Borsus, qui s’est rendu sur place en février dernier, et qui soumettra en mai la proposition de décision au Gouvernement wallon, ne s’est pas prononcé sur le dossier en cours mais s’inquiète de l’avenir économique de la Wallonie en général et de la province de Luxembourg en particulier. "L’aménagement du territoire est une question d’équilibre entre les diverses sections que notre territoire accueille. Les zones d’activités économiques représentent 12 700 emplois en province de Luxembourg et la superficie affectée à l’activité économique est en pourcentage la plus faible de Wallonie. Je suis particulièrement sensible à la préservation de l’espace agricole. Je ne partage cependant pas l’avis de dire qu’avec 0,5% du territoire consacré à l’activité économique c’est bon, et que les jeunes aillent trouver un emploi au Grand-duché ou ailleurs en Wallonie. Considérer que, parce que la province est rurale, elle devrait être traitée différemment avec plus de contraintes et se voir privée d’un certain potentiel économique, je ne partage pas ce raisonnement. J’ai également pris connaissance de cette demande de phasage exprimée parmi d’autres propositions.
La situation socio-économique de la Wallonie avec un taux d’emploi 15% en deçà de l’objectif européen doit également être prise en compte. Je suis très attentif à préserver tout. Il faudrait aussi que l’on puisse assurer le futur de nos concitoyens et des générations qui vont leur succéder", répond en substance le ministre.
S’il entend bien que Willy Borsus veut préserver l’équilibre entre des considérations agricoles et économiques, Jean-Philippe Florent va plus loin dans son analyse. "L’équation a changé de donne, elle est plus complexe. C’est aussi un équilibre à trouver entre l’économique qui peut offrir des emplois, et l’avenir des agriculteurs, de la biodiversité, du climat. Il faut en tenir compte au-delà du simple équilibre interéconomique et intérêts agricoles. L’équation doit être plus étoffée et s’assurer que la souveraineté alimentaire, l’avenir de la biodiversité et du climat soient également parties prenantes dans l’équation."