Un centre scénique en province de Luxembourg, on y croit
La Province de Luxembourg ne compte aucun centre scénique, qui aide notamment les artistes à créer. La Maison de la Culture Famenne-Ardenne a introduit une nouvelle candidature.
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- Publié le 31-05-2023 à 06h48
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La province de Luxembourg ne compte plus de centre de création des arts de la scène depuis 2013, année où celui d’Arlon a fermé ses portes. En 2017, la Maison de la Culture Famenne-Ardenne (MCFA), basée à Marche, avait introduit une candidature qui n’a malheureusement pas été retenue, au grand dam du monde culturel de la province s’offusquant également de la répartition (pour le moins interpellante) des subsides des Arts de la scène, par la Fédération Wallonie-Bruxelles: 2,9 € par habitant en province de Luxembourg ; contre 29,9 € pour Bruxelles ; 29,8 € pour Liège ; 12,5 € pour le Hainaut ; 10,7 € pour le Brabant wallon et 7,3 € pour Namur.
Cette année, les cartes sont à nouveau rebattues. La MCFA a introduit une nouvelle demande de reconnaissance. En 2017, on lui avait reproché un manque d’expérience en matière de création scénique. Cette fois, dans sa candidature, la MCFA a mis en évidence toutes les créations et résidences qu’elle a encadrées, "avec des bouts de ficelle", précise le directeur Hubert Fiasse. De toute façon, l’avis rendu en 2017 avait été cassé par le Conseil d’État. Une victoire uniquement symbolique.
Une couveuse pour artistes
"Beaucoup d’artistes de la province sont obligés de la quitter, parce qu’il n’existe aucune structure pour les abriter, regrette Hubert Fiasse. Un centre scénique, c’est une sorte de couveuse pour artistes. Pour les aider à sortir une création, mais pas seulement. Aussi pour les aider à diffuser leur spectacle, à bien communiquer pour que le public vienne. " Un accompagnement de A à Z, en quelque sorte.
Ce centre, s’il voit le jour, sera transdisciplinaire. Il sera bien entendu question de théâtre. "On est de plus en plus dans l’émergence de nouveaux arts, complète le directeur de la MCFA. Le théâtre se mélange avec le numérique, le numérique avec la musique, la musique avec la danse…" Ce n’est pas pour rien qu’on parle d’Arts de la scène, au pluriel.
"En dessous de Namur, il n’existe aucun centre scénique, poursuit Hubert Fiasse. On travaillera la proximité. Aussi avec le public, les écoles. Ce centre, ce sera un bain bouillonnant, qui crée de l’emploi, pas que pour les artistes, aussi pour les costumes, la régie… On veut créer des formules légères en termes logistiques."
Un soutien politique
La candidature de la MCFA est la seule en province de Luxembourg. Elle est soutenue par l’institution provinciale et les quatre partis représentés à la Province: Engagés, MR, PS et Écolo. Ils ont cosigné un courrier envoyé à la ministre de la Culture, Bénédicte Linard.
"Il existe un besoin crucial d’une structure de ce type à l’échelle provinciale, commente la députée de la Culture, Nathalie Heyard. Les besoins sont immenses, encore plus depuis la fin de la crise sanitaire. Cette absence de centre se fait plus que jamais ressentir, avec notamment pour conséquence le renforcement de l’isolement des travailleurs artistiques. Ce dossier constitue un véritable enjeu de territoire. On doit tous se battre pour obtenir ce centre. "
En Fédération Wallonie-Bruxelles, 80 dossiers de reconnaissance ont été rentrés, dont 50 pour des renouvellements et/ou des augmentations. Le centre de la MCFA aurait besoin d’un subside annuel de 525 000 € pour fonctionner et payer les artistes.
L’avis de la nouvelle commission des Arts de la scène est attendu pour début juillet, mais ce ne sera qu’un avis. La décision de la ministre est, elle, attendue pour octobre ou novembre.