Explosion à la prison de Marche: un scénario catastrophe fictif pour s’entraîner à gérer la crise
Services du gouverneur, secours et police ont participé à un exercice géant mardi matin. La phase d’urgence provinciale a été déclenchée fictivement.
Publié le 16-05-2023 à 17h32 - Mis à jour le 16-05-2023 à 17h34
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L’explosion, accidentelle, a eu lieu ce mardi vers 9h dans les cuisines de la prison de Marche-en-Famenne. Une trentaine de personnes ont été blessées. Un décès est aussi à déplorer.
Si cette base de scénario était bien fictive, toute la suite de l’opération était, elle, bien réelle. Car le plan d’urgence provincial a bel et bien été déclenché, mardi, par le gouverneur du Luxembourg Olivier Schmitz.
Et ce pour les besoins d’un exercice de gestion de crise dans lequel sont intervenus les pompiers, la police, les services de secours, la Défense et la protection civile, les services du gouverneur de la province.
Cela tant pour la gestion sur le terrain qu’en amont pour la coordination, de même que pour toute la communication.
En conditions réelles
La direction de la prison de Marche a également été pleinement associée à l’exercice.
"Notre métier c’est planifier des plans d’urgence mais ceux-ci ne servent à rien si on ne le teste pas", expliquait, ce mardi, à l’issue de l’exercice, le gouverneur Olivier Schmitz. Lui-même s’il était bien au courant qu’il allait devoir se plier à un exercice de crise pour un incident se déroulant à la prison de Marche, il ne connaissait cependant pas le scénario dont il devrait gérer la coordination au départ du centre de crise provincial de Libramont. Le directeur opérationnel sur le terrain, à savoir le commissaire Michaël Decourtray de la zone de police Famenne-Ardenne et le directeur de la prison marchoise, Jean-Philippe Koopmansch ne savaient pas non plus à quoi ils seraient confrontés.
Le scénario avait prévu des blessés autant au sein du personnel de cuisine employé par la firme Sodexo qu’au sein de la population carcérale. Avec aussi des profils de détenus différents. Sur un plan pratique, toute une aile de la prison a été isolée mardi matin durant l’exercice avec même des figurants maquillés jouant le rôle de blessés. Et pour la première fois pour ce type d’exercice en province de Luxembourg, un acteur extérieur – la prison de Marche – a été impliqué. Les détenus ont été déplacés durant l’exercice.

Un scénario préparé depuis plusieurs mois
Cet exercice a été préparé depuis plusieurs mois par une cellule sous la houlette d’Anne Dalemans, directrice du SPF Intérieur au sein du cabinet du gouverneur. "Le plan d’urgence de la prison de Marche était déjà très abouti et il nous a semblé très intéressant de pouvoir le tester en conditions réelles, explique Anne Dalemans. Dans l’ensemble, tout s’est bien déroulé. Nous avons cependant constaté que nous devrions améliorer encore la communication entre les deux niveaux, celui sur le terrain et celui du centre de crise."
Gestion de la communication
L’exercice visait aussi à tester la gestion de la communication à la population via la presse et les réseaux sociaux. De faux communiqués de presse ont été rédigés en temps réel et envoyés fictivement, des posts pour les réseaux sociaux ont été imaginés et une figurante a même endossé le rôle d’une journaliste se rendant aux abords de la prison pour y recueillir directement des éléments d’information. Une heure de conférence de presse était également prévue.
Les différents intervenants se disent satisfaits de la tournure de l’exercice. Comme le commissaire Michaël Decourtray, formé à endosser la direction des opérations: "Ma fonction dans le cadre d’une crise est particulière car même si je suis policier, je dois coordonner différentes disciplines et pas uniquement la mienne", souligne-t-il.
Au sein de la prison, la crise fictive a aussi été gérée sans accroc. Les détenus ont été avertis, mardi matin, de ce qui se passait au sein de l’établissement. Leurs droits ont bien été respectés, tout comme les sorties prévues par exemple pour se rendre à une audience.
"C’est donc rassurant de savoir qu’une situation comme celle du scénario pourrait être gérée même si bien entendu nous espérons ne jamais devoir mettre cela en pratique", souligne, pour sa part, le directeur de la prison.
Un exercice de gestion de crise est organisé habituellement une fois par an au niveau de la province de Luxembourg.