Plateforme multimodale sur le site de la Pirire à Marche-en-Famenne: la Ville veut reprendre la main
La Ville de Marche va procéder aux démarches visant soit à acquérir, pour l’euro symbolique, la pleine propriété de la plateforme multimodale, soit se voir confier la gestion de l’entièreté du site, propriété de la Région et de la SOFICO.
Publié le 07-03-2023 à 10h52 - Mis à jour le 07-03-2023 à 10h53
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La plateforme multimodale à Marche, c’est ce vaste espace aménagé le long du boulevard urbain, sur l’une des bretelles d’accès à la N4, sur le site de la Pirire. Un site, propriété de la Région et de la SOFICO (NDLR: Société wallonne de financement complémentaires des infrastructures) qui aurait dû initialement accueillir un parking multimodal. "Cet espace, aménagé il y a environ 15 ans, n’a jamais été exploité et ce, malgré de nombreuses démarches effectuées par la Ville de Marche auprès de la Région et de la SOFICO, propriétaires de ce site, regrette le bourgmestre André Bouchat. Récemment, des négociations avaient encore lieu entre la SOFICO et la Région wallonne, d’une part, et une chaîne hôtelière qui avait manifesté son intérêt pour développer un hôtel à cet endroit, d’autre part. Cependant, nous avons appris que cette société s’est désistée, faute notamment de pouvoir rencontrer une pérennité et viabilité suffisantes pour son projet."
La création d’un mobipôle envisagée
Cette fois, la Ville de Marche entend bien récupérer la main dans ce dossier: "J’en ai marre que beaucoup pensent qu’il s’agit d’une erreur de la Ville alors que ce site ne nous appartient pas. Là, il est vraiment plus que temps d’avancer. Nous avons dernièrement pris contact avec le ministre Philippe Henry pour pouvoir affecter cet espace à la création d’un mobipôle amplement justifié par les passages le long de ce parking d’autobus rapides vers Liège et Namur et par la volonté de renforcer l’inter-mobilité en centre-ville. Pour ce faire, nous avons décidé de solliciter du Conseil communal l’autorisation de procéder aux démarches visant soit à acquérir, pour l’euro symbolique, la pleine propriété, soit se voir confier la gestion de l’entièreté du site, dans le cadre d’une convention d’emphytéose de 99 ans. Il s’agit là d’une véritable opportunité après toutes ces années d’immobilisme".
Nombreux autour de la table saluent cette initiative de la Ville. Il s’agit d’un "véritable ouf de soulagement d’aboutir à la fin de cette triste saga", pour Gauthier Wéry, porte-parole du groupe PS, partenaire de la majorité.
Pour René Collin (maj.-Les engagés), "ce site déjà aménagé se prête parfaitement à la création d’un mobipôle adapté aux besoins d’aujourd’hui et à peu de frais à un endroit stratégique de la ville".
L’échevine Valérie Lescrenier se réjouit également mais considère que "l’implantation d’un hôtel à cet endroit reste malgré tout une bonne idée pour satisfaire aux besoins touristiques croissants dans la commune et plus généralement dans notre région". Une idée partagée par la conseillère Nicolas Graas (min.-Ecolo), qui ne souhaite néanmoins plus de précipitation dans ce dossier.
Le 1er échevin Nicolas Grégoire rappelle quant à lui que ce projet pourra s’intégrer parfaitement au Plan de mobilité qui sera bientôt présenté. Il envisage par ailleurs la création, à termes, d’un second mobipôle situé de l’autre côté du boulevard urbain, à la sortie de la Ville vers Liège.
Le groupe MR s’abstient
Pour le groupe MR (minorité), par la voix de Jean Pierre Georgin, la majorité cdH-PS tente de se dédouaner. "En 2014, la SOFICO-Région wallonne a proposé à la Ville la gestion de ce site mais en indiquant qu’il fallait y mettre en place un système de gardiennage. La Ville a, à l’époque, refusé. La Ville a eu toutes les cartes en mains dans ce dossier ! Avec ce qui est proposé aujourd’hui, la charge de la gestion et de l’entretien de ce site va incomber aux citoyens marchois".
Willy Borsus tient aussi à remettre l’église au milieu du village. "Vu la difficulté de mise en place (gardiennage,…), il avait été demandé à la SOFICO de tenter de trouver une solution, tout en restant dans la ligne du projet pour lequel un financement européen avait été obtenu. Tout le monde sait qu’on ne peut pas changer pas la finalité d’un subside en cours de route ! Deux appels à projets ont ensuite été lancés avec peu de succès, il faut bien le reconnaître. Et nous voici aujourd’hui… Mais il est temps d’avancer tout en tirant les leçons de ce cheminement passé. C’est pourquoi je propose la mise en place d’une commission pluraliste afin de travailler ensemble à l’avenir de cet espace".
Une idée approuvée par le bourgmestre André Bouchat qui, préalablement à cette commission, souhaite que la Ville reprenne la main sur le site.
Au vote, seul le groupe MR s’abstient.
