Le permis de chasse français recalé chez nous
Des chasseurs belges qui rataient leur permis chez nous et le réussissaient en France ne pourront plus l’utiliser en Wallonie.
Publié le 18-01-2023 à 06h00
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Voici exactement trois ans, jour pour jour, nous écrivions ceci dans nos colonnes. Il s’agissait du témoignage d’un chasseur de Saint-Hubert: "Voilà l’examen de chasse français qu’on peut passer à Charleville-Mézières pour nous Luxembourgeois ou Namurois. Regardez, c’est ahurissant de facilité", lance F., chasseur de Saint-Hubert, en exhibant son iPad. Il y a en effet une dizaine de questions avec deux solutions proposées. Nous ne sommes pas de grands spécialistes de la chasse et pourtant nous avons réalisé un 9/10, sans aucune préparation. Logiquement, après avoir passé le permis pratique français, nous pourrions l’échanger contre un permis wallon auprès du Département Nature et Forêts. Et le tour est joué. Vous avez vu comme c’est facile le questionnaire français ? Avec un peu de jugeote, on le réussit. Chez nous, même si on a réduit le questionnaire de 80 à 60 questions, les questions sont très pointues, avec trois choix possibles. Sans suivre les cours et sans une étude approfondie, impossible de réussir à l’instinct ".
Notre interlocuteur affirmait même qu’il s’était senti en danger en côtoyant un titulaire de ce permis français. Voici ce qu’il nous expliquait encore: "" Je me suis déjà senti en danger parce que le type assis non loin de moi sur une canne-chaise tenait son arme chargée sur ses jambes, canon dirigé vers moi ! "
C’en sera bientôt fini de l’équivalence
Nous avions interrogé Willy Borsus, le ministre régional en charge de la chasse, notamment pour savoir s’il comptait faire quelque chose pour remédier à ce problème.
Trois ans plus tard, c’est-à-dire mardi, en commission du parlement wallon, le député écolo Jean-Philippe Florent a interrogé le ministre Borsus sur le sujet:
" En France, l’épreuve est beaucoup plus accessible (sans doute trop), Tous les ans, plusieurs centaines de chasseurs wallons passent la frontière française pour y faire leur formation chasse. Ils faisaient ensuite valider chez nous l’équivalence de cette formation, qui n’est pourtant pas à la hauteur de nos standards. Cela représente plus d’un tiers des sollicitations de permis de chasse. Vous vous seriez engagé à supprimer cette équivalence. Pouvez-vous confirmer que l’équivalence sera supprimée ? Pouvez-vous nous indiquer le nombre de chasseurs en Wallonie qui ont suivi la formation française ?
Qu’en est-il de la formation prodiguée en Flandre ? La qualité de cette dernière est-elle également évaluée par vos services ? ", a interrogé le député. Le ministre marchois a annoncé qu’il sera bientôt impossible de valider l’équivalence de cette formation française.