Jean-Sébastien Sieux, directeur du DNF à Marche : « La forêt est un grand gâteau et il faut le partager entre tous les usagers. »
Jean-Sébastien Sieux est directeur du DNF à Marche-en-Famenne. il revient sur ses missions et l’équilibre qu’il doit régner en forêt.
Publié le 28-11-2022 à 06h00
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Jean-Sébastien Sieux, vous êtes directeur du DNF à Marche-en-Famenne. En quoi consiste votre mission au quotidien ?
Il y a une mission de coordination des équipes, de motivation de ces dernières, de contrôle en tant que supérieur hiérarchique. Autre coordination, celle qui touche les différents usagers de la forêt. Des dossiers parfois plus difficiles, ceux qui n’ont pas été réglés au niveau local, arrivent également sur mon bureau. La forêt est un grand gâteau et il faut le partager entre tous les usagers.
Ce gâteau est-il difficile à partager ?
Ce gâteau sur la table, tout le monde, et on peut parfois le comprendre, en veut la plus grosse partie. Il y a les professionnels de la forêt, les chasseurs, ceux qui se rendent dans ces forêts pour leurs loisirs, comme la marche ou le VTT par exemple. Les intérêts de l’un, les dispositions voulues par certains ne sont pas forcément celles de l’autre. Il faut parfois beaucoup de psychologie pour répondre aux attentes de ces usagers. La cohabitation peut parfois s’avérer difficile et les tensions sont parfois perceptibles. Il arrive que nos décisions ne soient pas acceptées ou du moins comprises par des usagers de ce bien commun.
Avez-vous le sentiment d’être « mal aimé ? »
Du côté du grand public, nous avons bonne presse je pense. Mais on sent que des usagers de la forêt nous considèrent comme des « mauvais. » C’est compréhensible, on en veut toujours plus, on est convaincu de son bon droit. Il y a des règles, nous sommes là pour les rappeler et les faire respecter. Il faut que nous gardions l’église au milieu du village, même si certains semblent croire qu’elle est toujours trop loin par rapport à leurs intérêts. Nous privilégions toujours l’amiable. Ce n’est que dans un second temps que des mesures comme des avertissements ou des PV peuvent être rédigés. Je pense qu’un travail d’information, un axe plus pédagogique doit être fait pour expliquer et expliquer encore. La communication et la sensibilisation sont essentielles mais nous ne savons pas être sur tous les fronts.
Avec la crise énergétique, on a vu une réelle pression sur le bois de chauffage dans certaines régions. Est-ce le cas ici également ?
On constate en effet que les prix ont fortement augmenté, notamment certains lots de hêtres. Par ailleurs, on voit qu’une partie de bois d’œuvre est même utilisé comme bois de chauffage. Ce bois d’œuvre qui, en partie, partait d’ailleurs pour l’exportation. La demande en bois de chauffage est forte, notamment en Flandre où les prix de revente sont très importants.
En parlant d’énergie, après une première à Lierneux, on voit se multiplier des demandes de permis pour des éoliennes en forêt. Quelle est votre position ?
Je pense qu’il ne doit y avoir aucun tabou, dans un sens ou dans l’autre. Tout doit se voir au cas par cas, en fonction notamment des conclusions des études d’incidences qui sont réalisées pour chaque projet.