Le détenu acquitté de violences sur un agent pénitentiaire
Après un incident dans le fourgon lors d’un transfert, le prévenu avait été ramené plus vite que prévu. On lui reprochait des coups sur un agent.
Publié le 11-10-2021 à 06h00
Certes le détenu a proféré des insultes et des menaces envers des agents pénitentiaires, de même qu'il a tenté de porter des coups; mais il ne s'est par rendu – selon le tribunal – coupable de violence physique sur un agent. Le tribunal parle de comportements «inadmissibles» mais n'estime donc devoir prononcer une peine supplémentaire.
Et pourtant le prévenu, anciennement détenu à la prison de Marche et depuis transféré ailleurs, s’était retrouvé devant le tribunal correctionnel de Marche pour répondre de coups et blessures sur un agent pénitentiaire. Cela suite à un incident remontant au 2 décembre 2019. Le détenu aurait dû ce jour-là être amené jusqu’à Charleroi pour une comparution au tribunal. Mais en chemin, il avait utilisé une allumette dans le fourgon cellulaire. Le véhicule avait fait demi-tour pour regagner directement la prison, ce qui avait énervé le détenu qui avait dès lors été privé d’une comparution à l’audience où il était attendu. Bien encadré par une équipe d’agents pénitentiaires, le détenu a été ramené par les couloirs de la prison comme le veut la configuration de l’établissement. Il était certain que cela avait dérapé un moment car le détenu s’était retrouvé au sol. Il lui était reproché d’avoir frappé un agent. Le détenu avait fait l’objet d’une sanction disciplinaire en prison pour ces incidents. Mais il a donc été de plus cité en correctionnelle. Lors de l’audience le mois dernier, des images prises par les caméras de surveillance de la prison ont été projetées à l’audience. L’agitation était palpable sur les vidéos.
Rien ne démontre une culpabilité du détenu
Mais la question était de savoir qui des agents pénitentiaires ou du détenu s'étaient rendu coupables en premier de violence physique. Pour la procureure Marie Olivier, pas de doute, il s'agissait du détenu. «Le comportement de monsieur en prison est d'ailleurs considéré comme problématique» avait pointé la représentante du parquet en réclamant 6 mois de prison supplémentaire pour ce détenu. L'avocat du prévenu, Me Célia Dierick, avait, elle, appuyé une version contraire, arguant que l'atteinte à l'intégrité physique était dans le chef de l'un des agents pénitentiaires. L'acquittement était plaidé.
Le tribunal, au final, estime que rien ne permet d’attester que le détenu se soit montré violent; notant que le rapport des faits par les agents pénitentiaires à la direction de la prison n’est pas suffisamment en concordance avec les images de vidéosurveillance.
«Sur les images, lors de ladite séquence, on peut tout au plus constater une brève résistance immédiatement après la chute, le prévenu se débattant un instant» dit le jugement. Face à cette analyse, le tribunal a prononcé l'acquittement du détenu.