Music Fund lauréate du prix de la démocratie et des droits de l’homme
L’ASBL Music Fund a déjà réparé des milliers d’instruments pour des nobles causes dans ses ateliers de Marche. Ce prix de 10 000€ récompense son action.
Publié le 10-03-2021 à 17h42
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C’est un prix à la hauteur de la magnifique vie qu’elle redonne aux instruments dans ses ateliers de Marche, que l’ASBL Music Fund s’est vu décerner ce mercredi. En l’occurrence le prix 2021 pour la démocratie et les droits de l’homme du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
«Le principal objectif de ce prix est de valoriser une réalisation spécifique, s'inscrivant dans le cadre de l'Organisation mondiale de la francophonie et des valeurs qu'elle défend en matière de promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme, explique Cécile Marquette, responsable communication du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. D'un montant de 10 000€, il récompense Music Fund pour son soutien à des écoles de musique et des projets à vocation socioartistique, dans des zones de conflit et des pays en développement, et en Belgique.»
Le Musée juif et tous les autres
Cette récompense comble évidemment de bonheur Lukas Pairon, fondateur en 2005, et directeur de Music Fund, et qui vit à Mormont (Nassogne) depuis 30 ans. «Elle nous tombe dessus, on n'a pas rentré de candidature. Tous les parlementaires luxembourgeois ont voté pour Music Fund. On est d'autant plus heureux et fier, que les précédents lauréats ne sont pas des moindres: le Docteur Denis Mukwege, Pierre Claver Mbonimpa, Ibn Ziaten, la Fondation Samilia, UPR-info et le Musée juif de Belgique. Je remercie André Bouchat d'avoir proposé à Music Fund de s'installer dans sa ville, et tout le conseil communal qui porte le projet depuis six ans. On a toujours nos bureaux à Bruxelles.»
Caverne d’Ali Baba
«Mais la Ville de Marche nous a permis d’ouvrir deux ateliers de réparation à Marche, l’un pour les instruments à cordes pincées et l’autre à vent. Marche est le seul atelier dans la région pour réparer les instruments à vent. Il faut sinon aller à Liège, Namur ou Bruxelles. Or, il y a 80 fanfares ou harmonies en province de Luxembourg. Music Fund occupe aussi un bâtiment à côté de la gare de Jemelle, que l’entreprise Lhoist met à notre disposition. On l’appelle la caverne d’Ali Baba, avec des milliers d’instruments qui y passent dans l’attente d’être réparés. Par ailleurs, Music Fund, ce sont seulement trois salariés, et quelque 200 bénévoles, dont moi-même.»
Un sacré ensemble qui méritait bien un concert d’applaudissements sous la forme d’un tel prix.
«Nos projets partenaires se trouvent surtout dans les pays du Sud, on soutient aussi des projets socioartistiques en Belgique via des dons d'instruments, avance Lukas Pairon. L'aménagement dans le Sud d'ateliers de réparation d'instruments et la formation, au travers d'échanges avec la Belgique, de réparateurs locaux, est au cœur de la mission de Music Fund. Et consolident le caractère durable de son action en permettant aux partenaires d'assurer eux-mêmes l'entretien des instruments et donc aussi leur autonomie. Music Fund est bien conscient que la pratique et l'éducation musicale ne suffisent pas à prévenir des conflits ni à promouvoir le développement économique. Mais l'expérience acquise dans des régions difficiles montre qu'un enseignement musical bien structuré participe à l'édification et à la reconstruction d'une société. Car celle-ci peut alors mettre l'accent sur la culture, et non plus juste sur les difficultés liées à la guerre ou la pauvreté.»